I - COMMISSION GENERALE

(Retour au sommaire de la séance du 21/09/1998)

POLITIQUE SPORTIVE DE LA VILLE DE LYON

M. BIDEAU Alain, Adjoint : Monsieur le Maire, chers Collègues, vous avez attendu de longs mois, cette déclaration présentant les orientations de la politique sportive. D'un ton léger, je pourrais citer l'un de mes auteurs préférés, André Gide : "de l'attente naît le plaisir" ! Mais, plus sérieusement, je voudrais dire que, si nous avons attendu 12 à 15 mois, pour présenter cette déclaration de politique sportive, c'est qu'elle correspondait à une volonté, Monsieur le Maire, de travailler sur les dossiers, de rencontrer les présidents des clubs sportifs de la Ville de Lyon -d'ailleurs, dans ce travail-là, je voudrais rendre hommage à mon Collègue et Ami, Jean Plasse, qui m'a beaucoup aidé-, de travailler avec le Service des Sports de la Ville de Lyon, pour une restructuration de la politique sportive.

Je dirai, en préambule, que cette politique est au service des Lyonnais et des habitants du Grand Lyon qui pratiquent le sport, à la fois, sport de loisir et sport de haut niveau, dans les clubs de la Ville de Lyon.

Afin d'apporter de la sérénité en ces temps parfois troublés, j'ai souhaité que la politique sportive de la Ville de Lyon, ne soit pas un enjeu politique. Pour cela, je souhaite que les orientations correspondent, non seulement, à la politique de la majorité municipale, mais à celle du Conseil municipal. Pour ce faire, tout ce qui va être présenté aujourd'hui, l'a été en concertation.

Nous n'avons pas attendu, finalement, les résultats du rapport très intéressant, que Christian Philip a fait, définissant les rapports entre les Mairies d'arrondissements, les Adjoints d'arrondissements et la Mairie centrale. J'ai souhaité, dans le cadre de la délégation que vous m'avez confiée, mettre en place une concertation permanente ; c'est-à-dire, aussi bien pour tout ce qui concerne l'utilisation des installations sportives de la Ville de Lyon, qu'en ce qui concerne toutes les inflexions politiques qui se trouvent dans cette déclaration. Tout a été validé et discuté en concertation avec l'ensemble des Maires et des Adjoints d'arrondissements -je dis bien des neuf arrondissements- à la Commission mixte que vous avez demandé voir mettre en place, dans le cadre de la Commission des Sports et de réunions ad'hoc, nombreuses, qui ont permis, finalement, de vous présenter ces grandes orientations.

Un document a été préparé et je voudrais simplement définir trois axes :

Premièrement, cette politique est faite pour les Lyonnais et je voudrais dire qu'il n'y a pas de politique sportive, sans l'action généreuse, compétente, des dirigeants des clubs sportifs et je voudrais, en préambule, leur donner un grand coup de chapeau. Par contre, Monsieur le Maire, chers Collègues, pour définir une politique, il fallait que nous prenions conscience de deux choses :

La réponse à ces deux questions est non. Pour, justement avoir les éléments, nous avons voté lors du Conseil municipal de juillet, la possibilité de lancer un audit et, à la fin du mois de septembre, début octobre, Monsieur le Maire, nous allons posséder une vue complète du patrimoine sportif qui nous fera prendre en considération sa réhabilitation, sa modernisation, que nous devons entreprendre au cours de ces trois ans et préparer une politique à plus long terme, pour la période 2001-2010.

Le diagnostic, sur l'ensemble des piscines, patinoires, salles, gymnases et terrains sportifs, va montrer deux choses Monsieur le Maire : premièrement, vous avez naturellement pris une décision : consacrer 25 % du budget d'investissement, à la conservation du patrimoine. Le patrimoine sportif de la Ville de Lyon est en très mauvais état, il faudra prendre des mesures, telles celles qui ont été prises pour la réhabilitation du patrimoine scolaire.

D'autre part, je voudrais dire que, naturellement, entre 1995 et 1998, nous avons réalisé beaucoup, je le dis pour ceux qui déclarent que rien n'a été fait pour la réhabilitation du patrimoine sportif, nous y avons consacré 119 millions de francs, sans prendre en considération les travaux de Gerland ; 283 millions avec le stade de Gerland. Pour prendre deux exemples, pour les deux piscines du 9e arrondissement, nous avons consacré 25 millions sur les 40 millions consacrés aux travaux nécessaires effectués dans les piscines de Lyon.

Pour la patinoire, nous avons réalisé 9 millions de travaux et pour le Palais des Sports, 9,5 millions. Dire que nous avons du retard, et dire que nous devrons le rattraper, ne signifie pas que nous n'avons rien fait !

Deuxièmement, Monsieur le Maire, je me suis aperçu que nous n'étions pas capables de répondre à deux questions simples : combien de clubs sportifs y a-t-il à Lyon ? Combien de licenciés ? Ce que j'ai essayé de faire, c'est vous proposer que la Ville de Lyon, soit la première ville en France à disposer d'une base de données informatisée. A l'heure d'Internet, je propose qu'elle soit mise d'ici un an environ, sur ce site, ce qui nous permettra d'avoir une photographie des clubs de la Ville de Lyon et des renseignements sur leur histoire, le nombre de licenciés, le nombre d'équipes, les résultats sportifs et également, ce qui est très important, leur compte d'exploitation et leur budget prévisionnel.

Cette photographie des clubs de la Ville de Lyon, non seulement des clubs que nous subventionnons, mais aussi des clubs qui utilisent nos installations, devrait nous permettre de répondre à une question : oui, la Ville de Lyon est une ville sportive, oui, à Lyon, on pratique le sport de loisir et le sport de compétition. Cela permettra aussi de mettre en évidence, Monsieur le Maire, je préfère le dire ici, que la Ville de Lyon pâtit de la faiblesse de son poids démographique : 425.000 habitants dans une agglomération de 1.200.000, cela signifie, Monsieur le Maire, que nous prenons en charge la pratique sportive des habitants du Grand Lyon. En effet, nombreux sont les habitants du Grand Lyon, qui pratiquent le sport dans les clubs lyonnais et je crois qu'il faudra se poser le problème de légiférer sur les compétences du Grand Lyon, dans le domaine de la Culture et dans le domaine du Sport. Je ne crois pas que nous puissions, à nous seuls, continuer à faire un effort, non seulement, au niveau de l'investissement, mais également au niveau du fonctionnement. D'ailleurs, à propos de l'investissement, je dis que nous avons la nécessité de faire deux investissements importants : une patinoire et un parc nautique, mais ces investissements doivent être une patinoire d'agglomération et un parc nautique d'agglomération.

Nous avons défini, Monsieur le Maire, une politique d'agglomération pour les trois clubs phares de l'agglomération. Je voudrais parler de l'Olympique Lyonnais, de l'ASVEL et du Lion's Club, le Club de Hockey sur glace. Il est entendu que ces trois clubs participent au rayonnement de la Ville de Lyon. Il va être proposé à la Communauté urbaine, Monsieur le Maire, puisque vous en avez accepté le principe, que l'Olympique Lyonnais, l'ASVEL et le Lion's Club, reçoivent une subvention pour l'O.L. de 4 millions, pour l'ASVEL, 2 millions et pour le Lion's Club, 1,5 million, afin que le rayonnement et l'image apportés par la réussite de ces trois clubs, soiENt au profit du Grand Lyon et non de la seule Ville de Lyon.

Dans le cadre du Conseil municipal, nous avons à voter la nouvelle convention entre l'Olympique Lyonnais et la Ville de Lyon. Monsieur le Maire, cette convention est très simple. Elle indique, à la fois, que la Ville de Lyon met à la disposition de l'O.L., des installations exceptionnelles ; elle rappelle que nous avons fait 225 millions d'investissements pour le stade de Gerland et que nous permettons à l'O.L. d'avoir des installations très pratiques concernant le Centre de Formation. Elle essaie, en accord avec Jean-Michel Aulas, de montrer qu'une baisse de 8 millions de subvention, dans le cadre de la nouvelle convention, correspond à deux logiques. Premièrement, en accord avec la législation qui évolue et qui nous permet, finalement, de continuer à financer les clubs professionnels, mais en fixe les limites.

Nous pensons que, si les clubs amateurs coûtent à l'O.L. 4 à 5 millions de francs, une subvention de 7 millions de francs et 2 millions de francs d'achat de places correspondent à une bonne convention entre le club phare de la Ville, et de l'agglomération et la Ville de Lyon.

Deuxièmement, pour ce faire, les 8 millions de francs ainsi économisés, Monsieur le Maire, vont permettre, avec les 4 millions de francs qui vont rester au budget sport, de mettre en pratique une nouvelle politique et finalement, d'aider beaucoup mieux le sport amateur, alors qu'auparavant, le budget dont je disposais ne permettait qu'une action relativement limitée.

Outre le conventionnement des grands clubs d'agglomération, nous mettons en place le conventionnement de l'ensemble des clubs. Vous savez que ceux-ci nous posent toujours la même question : "quelle aide la Ville de Lyon peut apporter sur un, deux ou trois ans ?". Ils disaient aussi : "nous recevons les subventions un peu tard dans l'année". Nous avons proposé à l'ensemble des clubs cette mécanique. Déjà trois clubs ont été conventionnés et lors du Conseil municipal d'octobre, nous en conventionnerons huit autres.

Les subventions passent par un accord triennal et pendant trois ans, le club sait exactement quelle subvention la Ville de Lyon pourra lui accorder. C'est cette politique de conventionnement que nous développons, et nous pouvons penser, Monsieur le Maire, que l'ensemble des clubs de la Ville de Lyon sera conventionné dans les six mois à venir.

Nous essayons ainsi, Monsieur le Maire, d'apporter une aide aux clubs qui forment les champions de demain et dans le cadre de ce Conseil municipal, nous allons voter une enveloppe de 500.000 F pour aider les clubs qui ont, soit formé des champions qui nous rapportent des médailles, soit qui sont en train de former les champions de demain, des adolescents qui ont entre 14 et 16 ans.

Voilà, Monsieur le Maire, les éléments d'une meilleure aide au haut niveau.

Le troisième point que je voudrais présenter et qui me tient à cœur est le suivant : le sport est un vecteur de l'insertion sociale, Monsieur le Maire. J'ai souhaité que l'on réoriente l'animation sportive municipale en territorialisant son action et je vous ai proposé, dans le cadre d'un document, une action à court, moyen et long termes sur La Duchère.

Rapidement, Monsieur le Maire, je crois que nous pouvons offrir aux jeunes Lyonnais des quartiers défavorisés -La Duchère et d'autres- un certain nombre d'activités que l'on appellent "Divertisport", dans le cadre des vacances scolaires. Nous pouvons avoir une meilleure action dans le cadre du temps scolaire et surtout, je crois que nous pouvons avoir une action très pertinente et spatialisée.

Je donne un exemple : la Duchère a trois clubs qui nous paraissent intéressants pour jouer ce rôle : Lyon Duchère, l'équipe de Football, l'équipe de Basket-ball et l'équipe de handball. On va proposer un subventionnement à ces clubs, à condition qu'ils acceptent d'encadrer, de renforcer cette action d'insertion sociale, c'est-à-dire, qu'ils participent aux actions avec les animateurs sportifs de la Ville de Lyon et qu'ils limitent leur ambition de former toujours des clubs de niveau pour venir à une action qui nous paraît plus importante "dans quelle mesure le sport, dans ces quartiers difficiles, est un vecteur d'insertion sociale ?"

Enfin, pour terminer, puisque l'essentiel de la déclaration et des orientations sportives se trouve dans le document qui vous a été distribué, je voudrais dire que la Ville de Lyon a une volonté de développer les événements sportifs. Il ne s'agit pas de sport spectacle, il s'agit, finalement, de conforter un certain nombre d'événements inscrits dans le calendrier de Lyon et de l'agglomération : le Grand Prix de Tennis de Lyon, le Marathon et le Rallye Lyon-Charbonnières. Mais ce que je souhaiterais, c'est d'aider les clubs sportifs de la Ville de Lyon qui organisent des manifestations officielles régionales, départementales et nationales .: des championnats de France, pourquoi pas des championnats d'Europe et des championnats du Monde. Il convient que nous ayons une ligne budgétaire qui permette d'accompagner cette volonté des clubs de la Ville de Lyon et, à la foi, de faire une animation qui leur permette d'avoir un peu plus de membres adhérents, afin de donner un peu d'oxygène à la vie de tous les jours des clubs sportifs. D'un autre côté, cela permettra aussi à la Ville de Lyon de se positionner comme une ville accueillant de grands événements sportifs.

Enfin, pour mettre en place cette politique, Monsieur le Maire, il faut avoir naturellement un bon budget et je crois que les négociations avec votre Adjoint aux Finances sont en bonne voie et que l'économie réalisée sur la subvention de l'O.L. permettra, sans augmentation du budget sports, d'avoir les moyens d'une nouvelle politique. Je voudrais répéter que j'attache beaucoup d'importance à la concertation avec les Maires et les Adjoints d'arrondissements, parce que je crois qu'une politique sportive, d'une Ville comme Lyon, doit recevoir l'assentiment et l'accord de l'ensemble de la Municipalité, que ce soit la Majorité municipale ou l'Opposition.

L'audit va nous fournir les éléments d'une politique, à court, moyen et long termes, de rénovation de notre patrimoine. Nous avons les moyens d'améliorer le financement des clubs, le fonctionnement, également, du Service des Sports, qui sur certains postes budgétaires, a encore des difficultés. Je pense au fonctionnement des piscines et des patinoires.

Voilà, Monsieur le Maire, résumé très brièvement, puisque vous m'avez demandé d'être court, cet exposé sur la politique sportive, et je répondrai, tout à l'heure, à l'ensemble des questions posées par mes Collègues.

La politique sportive de la Ville de Lyon se veut une politique exemplaire, où on peut trouver un peu de calme et de sérénité. Elle est avant tout au service des Lyonnais, des habitants du Grand Lyon et des clubs sportifs.

M. PLASSE Jean, Conseiller municipal délégué : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, après la déclaration politique sportive si bien faite par notre Adjoint Alain Bideau, je ne peux que me féliciter, quant à moi, d'être arrivé à ce résultat et je suis en accord total avec ce qu'il vient de décrire et de définir.

Je suis heureux que cette politique, en tout cas, s'infléchisse petit à petit, en faveur des associations sportives et, dans cette pratique, qui est sous ma responsabilité pour les associations sportives, je trouve un appui total de l'Adjoint aux Sports.

J'espère que tous les arrondissements en bénéficieront.

M. CHEVAILLER René : Mes chers Collègues, je crois qu'il faut bien convenir que cette "déclaration de politique sportive" de la Ville résulte, pour une part, du flou dommageable dans ce secteur, avec les différents problèmes locaux que nous avons connus. "Déclaration" qui mériterait, c'est suggéré d'ailleurs, une évaluation financière, ce qui n'est pas le cas pour l'instant.

On peut s'interroger de savoir si la conception de la gestion de la Ville opposant politique de proximité et grands projets, grands équipements n'accentue pas la contradiction entre le développement du sport amateur, de quartier, d'entreprise et scolaire avec le sport de haut niveau et ses équipements ; alors que ces deux démarches peuvent être complémentaires, à notre avis.

C'est déjà un des aspects très restrictifs à nos yeux. Il serait par exemple intéressant d'évaluer le développement de l'urbanisme (logements, parkings, ensembles immobiliers, commerces, bureaux, etc..), avec, en corollaire, la création de lieux de sport et de loisirs dans les quartiers, pour vivre la Ville.

Y a-t-il une régulation ? Sûrement pas, mais souhaitons que la nouvelle loi (Gayssot/Besson) en préparation sur l'habitat-urbanisme, avec un nouveau code de l'urbanisme, permettra de prendre en compte les nouvelles exigences de la reconstruction de la Ville sur elle-même.

Une nouvelle exigence serait, sûrement, de prendre aussi en compte ce qui n'est jamais cité dans la "Déclaration", faire du sport à partir des lieux de travail, des entreprises. Certes, il est question de nouvelles formes d'activité sportive, mais précisément cette sorte de "frilosité" à l'égard du sport à l'entreprise devrait disparaître pour qu'on le considère, dorénavant, comme élément qu'il faut évaluer, comme partie du sport dans la ville elle-même. Bien entendu, en fonction de cette réalité, quelle contribution financière du monde économique, des entreprises ?

D'une façon plus générale quelle péréquation, quelle mutualisation -y compris des produits du sport-spectacle- au profit des fédérations, clubs, associations sportives qui en ont le plus besoin ?

Un autre aspect restrictif de la "Déclaration" nous paraît être essentiel. Cette "Déclaration" semble déconnectée de l'ensemble de la politique sportive au plan national. Car il est vrai que, par le désengagement de l'Etat sur plusieurs années, ce sont les collectivités locales, les parents de sportifs, les sportifs eux-mêmes qui supportent le poids des dépenses. C'est pourquoi Mme la Ministre des Sports, Marie-Georges Buffet, a eu raison d'affirmer récemment : "On dit qu'il y a trop d'argent dans le sport. Je pense qu'il n'y en a pas assez".

Si l'on veut bien considérer le sport comme indispensable à l'éducation physique et aussi civique de l'individu, si on veut le considérer comme ayant un rôle de solidarité, d'équité, de progrès social, d'émancipation, il est évident que la politique sportive doit être prise au sérieux.

Sans entrer dans le détail, on peut rappeler que plusieurs lois sont actuellement en débat à l'Assemblée Nationale, compris en vue du prochain budget 1999 qui aura des retombées sur le développement du sport dans la Ville. Il y est question du rôle de l'EPS, de la transparence démocratique, de la reconnaissance du bénévolat, du financement du sport de masse et professionnel, de la formation et les métiers du sport, de la prévention et de la santé, de la place des fédérations unies et multi-sports et affinitaires, des équipements sportifs, etc..

Mme la Ministre Marie-Georges Buffet annonce, pour cette année, un premier effort de plus de 4 milliards entre le budget, le fond de développement du sport et le fond de développement à la vie associative, y compris 17 accords cadres avec les fédérations sportives et associatives de jeunesse pour 15.500 emplois à créer.

On peut, à ce propos, s'interroger pour savoir si la "déclaration de politique sportive de la Ville" peut contribuer à cet effort d'ensemble.

Un dernier aspect nous paraît important à soulever à propos de l'organisation de l'activité sportive dans notre Ville. Les propositions faites peuvent paraître, à notre avis, étroites et partisanes, trop centralisatrices en tout cas.

N'est-il pas dommage, par exemple, de ne pas maintenir l'existence d'un Office Municipal des Sports, un O.M.S. adhérent à la Fédération nationale des O.M.S., dans un esprit de solidarité sportive et de coopération intercommunale ? S'il est question d'intercommunalité dans l'agglomération, il serait contradictoire de ne pas aussi la pratiquer au plan national. D'autant qu'il peut être dommageable pour le rayonnement de la Ville d'être absente de cet organisme de coopération sportive.

M. DUMEZ Philippe : Monsieur le Maire, chers Collègues, la "Déclaration" qui nous est soumise ce soir sur la politique sportive de la Ville, sans vouloir être négatif dans la critique, me paraît, tout de même, pour l'essentiel, quelque peu banale.

Vous souhaitez mieux connaître l'état du patrimoine sportif de la Ville, c'est légitime -mais, enfin, on pourrait quand même se demander si cet état ne devrait pas être normalement connu par nos services- et pour cela vous diligentez un audit.

Très bien, admettons-en le principe et espérons que les résultats de cet audit seront à la hauteur de vos espérances. Quant à moi, je suis, encore une fois, surpris que la Ville qui verse de très larges subventions aux clubs sportifs de Lyon n'ait pas, dans ses dossiers, la connaissance peut-être pas parfaite, mais correcte, des clubs qui sont demandeurs de subventions. Par ailleurs, on le sait, la loi fait obligation aux associations qui demandent des subventions de présenter leurs comptes, de fournir un certain nombre de renseignements, d'indications d'ordre administratif et pourquoi pas patrimonial.

En conséquence, il me semblerait normal, en tout cas, que la Ville ait une connaissance assez correcte de l'état de son patrimoine sportif et des clubs sportifs qui réclament des subventions.

En fait, si j'ai bien lu votre déclaration, Monsieur Bideau, il s'agit en quelque sorte, à quelques exceptions près, d'une mise en forme de l'existant. Vous faites, il est vrai, quelques propositions concrètes, dont acte.

Vous proposez, par exemple, de créer une fonction d'assistance et de soutien aux clubs par des emplois jeunes, pourquoi pas ! Vous envisagez de créer un fond spécial pour le développement du sport individuel de haut niveau, sans nous indiquer d'ailleurs, la répartition des fonds affectés. Vous proposez, également, d'instituer une nuit du sport ce qui me paraît être une bonne idée, tant il est vrai que la Ville, à mon avis, n'honore pas toujours à la hauteur, certains de ses champions qui le mériteraient largement et je pense, notamment, au couple de patineurs qui a brillé aux derniers Jeux Olympiques et qui n'a pas assez été fêté, mais vous me direz que là n'est pas l'essentiel.

En regard de ces quelques propositions et des autres remarques que vous faites dans cette déclaration, il n'y a aucune budgétisation. Vous nous expliquez, bien sûr, que les négociations sont en cours avec l'Adjoint aux Finances, et c'est bien normal puisqu'il convient d'effectuer un arbitrage financier, mais pour autant il me semblerait nécessaire de marquer les grandes lignes que vous voulez voir adopter en matière sportive. Je suis un peu déçu, à la lecture, de votre déclaration car, sauf erreur de ma part, rien ou si peu indique clairement ce que vous souhaitez faire en la matière.

Un seul domaine semble retenir absolument votre attention : celui de l'intégration sociale par le sport. Pourquoi pas, mais, évidemment, vous expliquez, tout aussitôt, que cela induirait des obligations nouvelles, notamment pour certains clubs de quartier. Vous notez l'obligation conventionnelle d'intégrer des jeunes. Je dois dire que -sauf à nous déclarer que vous avez mené une large concertation avec les clubs concernés- je ne suis pas sûr que tous pourraient y répondre favorablement et que ce soit, forcément, une nécessité absolue. En effet, vous nous expliquez, par ailleurs, que ce sont souvent des jeunes qui n'aiment pas entrer dans une organisation structurée. Or, un club de sport possède quelques règles de base, et nous savons tous que c'est un type de structure dans lequel il faut suivre la compétition ou, en tout cas, les entraînements avec un certain sérieux. A défaut, cela ne mène à rien.

Vous nous indiquez -uniquement par allusion- qu'il y aura à prévoir quelques conséquences financières pour cette politique en matière d'intégration par le sport. Vous le notez dans une phrase que je cite : "ceci nécessitera, certainement, un surfinancement des clubs concernés" c'est à peine évoqué.

Quant au sport de haut niveau, et notamment l'Olympique Lyonnais, puisque nous intervenons, également, sur ce rapport, vous indiquez que vous souhaitez proposer une réduction des subventions allouées à ce club. Ceci résulte, en fait, et je me permets de le rappeler, d'obligations légales, ou à tout le moins, de directives de l'Union européenne. Je l'avais déjà fait remarquer lors de la dernière discussion à propos de la convention conclue avec l'OL. Je dois dire que cette proposition de votre part va plutôt dans le bon sens mais je suis interrogatif : la Communauté urbaine va-t-elle prendre le relais en partie ? Je n'ai pas d'assurance à ce propos et peut-être pourriez-vous nous éclairer ?

Pour le reste, je crois qu'il faudrait aujourd'hui définir, comme je l'indiquais tout à l'heure, une vision beaucoup plus claire et avoir l'honnêteté de dire ce que Lyon peut ou veut faire en la matière :

- soit privilégier la formation des petits et des adolescents dans le domaine sportif tout en conservant, par exemple, un grand club dans chaque discipline,

- ou, au contraire, continuer à soutenir plusieurs clubs parallèlement les uns aux autres, mais, dans ces conditions, avec quels moyens ? Il faut le définir.

Enfin, quelles sont les contreparties sérieuses que l'on peut demander à ces clubs de haut niveau, puisque, je vous avais déjà interpellé sur la convention conclue avec l'OL, nous savons tous pertinemment que les contreparties demandées à l'O.L., notamment la présence de sportifs dans les écoles ou dans les animations de la Ville, ne sont que très insuffisantes. Alors, si nous avons une convention, ayons des contreparties réelles mais ne nous en tenons pas à des déclarations d'intentions ou de pure forme.

M. FOURNEL Yves : Monsieur le Maire, chers Collègues, quand on parle de sport à Lyon, on pense naturellement à l'O.L. et ensuite à des événements comme le Rallye Lyon-Charbonnières, le Grand Prix de tennis, la coupe Davis de passage à Lyon, ou plus récemment les matches de Coupe du Monde de Football à Gerland.

Mais ces spectacles de qualité, valorisant l'image de la Ville, sont-ils à mélanger dans le même débat avec l'action des clubs et associations moins connus, mais oeuvrant, jour après jour, à la formation et aux loisirs des jeunes et des moins jeunes ? Pour nous, il s'agirait presque de deux débats quasiment distincts, même si les liens sont évidents entre les deux sujets.

Concernant les matches de l'équipe professionnelle de l'O.L. et les grands événements, nous considérons qu'ils jouent un rôle positif pour l'image de la Ville et qu'ils sont, pour la plupart, de grands succès populaires. L'engagement de la Ville doit donc être mesuré économiquement à l'aune des retombées en termes de notoriété et de chiffre d'affaires, en prenant bien en compte ce que la Ville apporte en matière d'installations et de personnels mis à disposition, mais aussi ce qu'elle en retire en taxe sur les spectacles.

Nous sommes, d'autre part, dans l'incertitude sur l'évolution de la législation qui devait interdire toute aide des collectivités aux clubs professionnels et qui semble aujourd'hui être remise en cause, à la lumière de l'évolution des clubs anglais ou d'autres clubs européens.

Nous pensons que la Ville devrait concentrer, voire réserver, son aide financière à l'achat de places permettant à des Lyonnais défavorisés de participer à ces événements, à condition, bien sûr, de bien maîtriser l'attribution des places, ce qui n'est pas facile, mais aussi d'aider au fonctionnement des centres de formation des jeunes dans l'hypothèse où les clubs ne se transforment pas en sociétés privées ordinaires.

Par ailleurs, nous sommes attachés à ce que la Ville retienne la leçon du Mondial en matière d'accès aux transports en commun. Les Lyonnais sont prêts à utiliser des navettes rapides à un prix attractif qui resteront nécessaires, même lorsque le métro arrivera aux portes de Gerland. Cela éviterait le chaos de certains soirs de matches à Gerland, pour les riverains.

Je le répète, au risque de surprendre, une grande ville comme Lyon a besoin de grands événements sportifs mais elle doit en maîtriser les coûts et l'impact. Concernant le sport de haut niveau, individuel ou collectif, féminin ou masculin, y compris l'handisport naturellement, nous sommes pour la coopération intercommunale en liaison avec le Département et la Région, mais aussi la concertation avec les Fédérations et l'Etat.

Nous ne pensons pas qu'il soit utile de doublonner les structures de même niveau. Des accords clairs doivent être impulsés, par exemple, pour le basket-ball entre l'ASVEL, la CRO et les autres clubs, mais aussi dans d'autres sports. Une conférence d'agglomération réunissant tous les partenaires serait très utile pour rendre plus efficace l'intervention publique. Nous approuvons les efforts de contrôle de gestion mais nous souhaitons qu'ils s'accompagnent, plus encore, de formation des dirigeants bénévoles. Est-il sain que trop de clubs courent après le président-sponsor miracle qui les finance pendant un ou deux ans et n'a pas toujours la patience nécessaire à la structuration, sur le long terme et à l'émergence de futurs champions ?

La participation de partenaires privés n'est pas à rejeter et est même nécessaire à un certain niveau, mais elle ne doit pas se traduire par une main-mise sur toutes les structures. N'y aurait-il pas, d'ailleurs, un effort de solidarité à encourager entre les sports dits "riches" et les autres ?

Concernant le sport dit de masse et le sport scolaire et universitaire, les critères d'aides de la collectivité doivent porter, à la fois, selon nous, sur les résultats et sur l'impact de la vie des quartiers. Il ne doit pas être le parent pauvre de la politique sportive. Peut-on considérer Lyon comme une ville sportive, à la lumière du nombre de licenciés ou de pratiquants réguliers et à la lumière du nombre et de la qualité des installations ouvertes au public, de l'adaptation de leur fonctionnement aux nouveaux besoins des jeunes et des familles ?

Nous pensons qu'il y a là un déficit réel et qu'il se double d'une trop grande centralisation du Service des sports qui a trop longtemps ignoré la réalité des arrondissements et des équipements transférés, des besoins des quartiers, même si je donne volontiers acte des évolutions qui sont en cours et si la Commission mixte est mise en place.

Pour nous, l'essentiel de l'aide aux clubs sportifs et aux structures scolaires et universitaires, passe par :

- la mise à disposition d'équipements plus nombreux,

- la formation et l'aide à la formation des dirigeants et éducateurs,

- l'aide aux déplacements pour les compétitions.

Leur rôle social justifie qu'une réflexion se développe sur l'émergence de nouveaux métiers d'éducateurs et d'entraîneurs sportifs reconnus et sur leur mode de financement en coopération avec les différents ministères. Le dispositif emplois-jeunes est une première réponse à ne pas négliger et à développer, tout en réfléchissant, dès maintenant, aux moyens de leur pérennisation.

Le Ministre de l'Education nationale vient de lancer les contrats éducatifs locaux destinés à bien articuler le scolaire et le périscolaire et à faire la clarté dans la forêt des dispositifs d'aménagement du temps de l'enfant. Le sport et l'éducation physique doivent être un élément important de ces contrats et peuvent permettre d'améliorer les liens entre l'école et le mouvement sportif, mais pourquoi pas, aussi, en interne à la Ville, à faire la clarté entre ce qui relève des délégations scolaires et sportives qui ne devraient plus se rejeter la responsabilité de certains financements, mais peut-être élaborer un schéma commun.

Pour conclure, nous demandons, au delà de l'audit sur les équipements existants, révélateur de l'effort à conduire en matière de conservation du patrimoine, qu'une carte des besoins prioritaires soit élaborée en concertation avec les arrondissements, le mouvement sportif et l'Education nationale et que soit faite l'élaboration d'un plan de programmation budgétaire.

Nous n'avons pas la prétention de connaître, à nous seuls, l'ensemble des besoins de la Ville, même si nous connaissons particulièrement le déficit en équipements des arrondissements du Centre Ville, et, plus globalement, le besoin d'une ou deux piscines supplémentaires.

C'est pourquoi j'insisterai, en conclusion, sur la concertation qui doit guider l'élaboration d'un schéma des activités sportives et d'un plan d'équipement pluriannuel.

M. BRAILLARD Thierry : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, il y avait un double choix qui m'était offert pour intervenir en cette fin d'après-midi sur la politique sportive de la Ville de Lyon : soit une intervention de réaction par rapport au document qui nous a été remis et que M. l'Adjoint aux Sports et aux grands travaux vient de nous développer, réaction par rapport à un texte de mi-mandat qui, il faut bien l'avouer, est étrangement silencieux sur le passé, car le bilan de la Ville de Lyon en matière de politique sportive n'est pas très positif, loin s'en faut. C'est même vous, Monsieur Bideau, qui avez eu la franchise, ce matin, de le constater dans une interview publiée dans le Progrès. Car c'est vrai, Monsieur Bideau, pardonnez-moi ce parallèle, mais vous êtes un peu entré en "deuxième mi-temps" et, malheureusement, au moment où vous rentrez en deuxième mi-temps, le bilan de l'équipe n'est pas très brillant : des infrastructures vieillies et inadaptées, une politique de subventions qui a été, par le passé, très critiquable sur son impartialité, aucune cohérence dans le soutien au sport de haut niveau, tel est le constat de cette gestion qui, ne l'oublions pas non plus, est surtout celle de vos prédécesseurs.

En ce qui concerne le patrimoine, nous aurions pu le moderniser facilement, avec la véritable ambition que constituaient les Jeux Olympiques, encore faut-il se souvenir que la candidature de Lyon Rhône-Alpes a été combattue, à l'époque, par MM. Noir et Chabert. Depuis le début de cette mandature, le sport a été appréhendé dans une plate continuité par une gestion de l'existant.

Alors, comment peut-on réagir sur un texte qui reprend, soit dit en passant, certaines de nos propositions, sans rappeler qu'une politique se juge sur des actes, des réalités et force est de constater, qu'à ce jour, on peut dire, sans démagogie, que le sport à Lyon ne fait pas preuve de dynamisme, d'ambition et de transparence.

Alors, j'ai choisi, plutôt que de réagir, d'intervenir sur des propositions pour une politique que nous serions prêts à mettre en œuvre, le moment venu, une politique qui se décline sur trois publics différents et où nous devons, à chaque fois, intervenir avec ambition et détermination.

Tout d'abord, permettre le développement du sport pour tous, telle sera notre priorité. Quelle que soit la tranche d'âge, quel que soit le quartier, tout Lyonnais doit pouvoir pratiquer, le mieux qu'il soit, le sport. Il s'agit d'avoir une politique d'équipements modernes équilibrée. En effet, certains arrondissements ont des déficiences soit avec des gymnases surutilisés, soit avec un manque cruel de piscines dans certains endroits, soit des conditions sanitaires déficientes dans certaines salles de sport.

Cela nécessitera donc des investissements conséquents pour mener à bien la réhabilitation du patrimoine et son développement. Mais sur ce point, nous attirons votre attention sur le fait que dans l'emprunt -nous allons d'ailleurs en discuter ce soir- aucun grand projet ne concerne le sport. Néanmoins, vous vous montrez très ambitieux pour réhabiliter ce patrimoine, nous espérons quand même qu'il ne s'agit pas de "déshabiller Jacques pour habiller Paul", c'est-à-dire qu'il ne faudrait pas abandonner, par exemple, le programme d'investissement et de réhabilitation des écoles pour investir dans les stades et les gymnases. Il faut bien une volonté budgétaire affirmée. Cette politique d'infrastructures doit aussi tenir compte des différents besoins de chaque arrondissement pour qu'un certain égalitarisme puisse exister dans notre Cité.

Deuxième proposition, mieux accompagner le sport amateur. Le sport amateur à Lyon, avec ses centaines de clubs, est une chance pour notre Ville que l'on mesure souvent mal. Le club de sport répond, tout d'abord, à son propre objet qui consiste à permettre l'encadrement d'une politique sportive, mais au delà, le club de sport développe l'esprit de fraternité, c'est un outil d'intégration social formidable, et c'est dans cet esprit que nous aiderons mieux le sport amateur à Lyon, notamment dans les quartiers dits le plus en difficulté, comme par exemple la Duchère ou Mermoz.

Cette aide ne passe pas, automatiquement, par le versement de subvention. Même si, sur ce point, nous ferons en sorte que la subvention de la Ville soit versée en début de saison, il s'agit d'une crédibilité financière nécessaire. Les clubs ont surtout besoin, aujourd'hui, de moyens humains, de moyens matériels, notamment en ce qui concerne le transport, et c'est sur ce point que nous agirons. Il faut que les centaines de bénévoles qui agissent quotidiennement se sentent soutenus par la Ville de Lyon.

Nous serons bien plus audacieux que vous avez pu l'être, avec les emplois-jeunes qui, par l'entremise des comités sportifs des différentes Fédérations seront mis à disposition des clubs après avoir signé, au préalable, avec la Ville des contrats d'objectifs. Nous accentuerons aussi la mise en place de médiateurs sportifs d'arrondissement pour favoriser le dialogue et la concertation.

Nous dégagerons plus de crédits pour le sport amateur, soit sur l'autofinancement réalisé par la Ville, ce que nous vous avions suggéré me semble-t-il sur un des récents débats sur le compte administratif, soit par un redéploiement budgétaire adapté. Ces subventions, d'ailleurs, ne seront proposées qu'après les avis conjugués de l'Office Municipal des Sports que nous remettrons en place, car il nous semble que c'est l'O.M.S. qui apparaît la structure la plus démocratique et la plus représentative pour recueillir l'avis de tous, et aussi l'avis des Conseils d'arrondissements qui interviendront en amont. En effet, le dialogue avec les clubs amateurs est plus fécond au niveau des Mairies d'arrondissements, et puis tout naturellement aussi, nous donnerons un nouvel élan au sport de haut niveau, c'est notre troisième ambition.

Tout en s'adaptant aux dispositions de la loi sur les relations avec les clubs professionnels dite "loi Pasqua" qui, c'est vrai, actuellement, fera peut-être l'objet d'une remise en cause, Lyon doit assurer son rang sur la scène nationale et internationale en soutenant le sport de haut niveau, vecteur essentiel pour véhiculer l'image d'une ville moderne, ambitieuse, d'une ville qui gagne.

Si l'on veut que les grands clubs de l'agglomération figurent chacun dans le haut de l'élite, il ne peut y avoir, sur l'agglomération, qu'un seul club de haut niveau par discipline.

Nous avons la chance à Lyon et dans l'agglomération, d'avoir à la tête de ces clubs, des personnes compétentes et rationnelles dans leur gestion.

Menons enfin, une politique d'agglomération pour le haut niveau, au niveau de la Communauté urbaine, tout en gardant la spécificité de chaque club et de sa commune d'origine. Aidons ce sport de haut niveau. Il est, par exemple, intolérable que les Volleyeuses de Saint-Fons, n'aient pas pu atteindre l'élite, par faute de budget. Définissons, là aussi, des objectifs précis par des conventions annuelles renouvelables. Instituons, pourquoi pas et c'est une bonne idée, un fonds spécial par le haut niveau individuel avec, sur ce point, encore, la marque du soutien aux clubs formateurs. Et puis, organisons des compétitions d'envergure, des championnats du monde, des meetings européens. Montrons que la Ville de Lyon sait être une ville à vocation internationale en dehors d'événements très précis, comme ont pu être le G7 ou la CNUCED.

Voilà l'esquisse des principaux axes d'une politique sportive ambitieuse et volontaire qui manque à notre Cité et ce débat aura, au moins, permis de révéler, pour l'instant, cette insuffisance et, comme disaient les cyclistes, il faut absolument que la Ville de Lyon "change de braquet".

M. SOULIER André, Adjoint : Monsieur le Maire, je vais pratiquement renoncer à mon temps de parole. Je voudrais simplement demander à Thierry Braillard, s'il n'est pas "dopé" ce soir ?

(Rires.)

(Exclamations de M. Collomb.)

M. SOULIER André : Monsieur Collomb, laissez-moi parler avec ce footballeur d'élite qu'est M. Thierry Braillard et qui, d'ailleurs, a fait une déclaration de futur Adjoint aux Sports !

(Rires.)

Quelle politique ambitieuse !

Je voudrais simplement attirer l'attention de chacun sur un point. Nous sommes face à ce que l'on appelle des phénomènes de société. Tout ce dont nous nous entretenons à propos du sport professionnel, risque, dans les années qui viennent, de modifier la face des choses. Je ne suis pas partisan, personnellement, de la remise de toutes les compétitions de haut niveau aux entreprises mercantiles, même si celles-ci sont nécessaires et utiles ; mais, je ne sais pas s'il faudra livrer tout le football européen, tout le rugby européen, tout le sport mondial, à de grandes entreprises. En tout cas, nous sommes sur ce chemin et je voudrais dire que dans notre Ville, je complimente particulièrement Alain Bideau, au nom du Groupe que j'ai l'honneur de présider, d'avoir déjà, dans une première étape, remis en place les relations entre la Ville et l'Olympique Lyonnais, par exemple, en tenant compte de ce qui est en train de se produire.

Le Club, si la loi le lui permettait, si j'ai bien compris, entrerait "au second marché". Vous imaginez les conséquences que cela aurait dans ses relations avec la Ville. Et quelles conséquences cela aurait aussi, pour le remaniement, la restructuration, de l'ensemble de nos efforts vis-à-vis des clubs sportifs.

J'en terminerai pour dire que c'est un moment et une étape : probablement, dans un, deux ou trois ans, serons-nous contraints de revoir la copie. Simplement, tout demander n'est pas une certitude, la certitude de tout obtenir. On ne peut pas promettre à tout le monde ! Le sport est d'abord un phénomène d'épanouissement personnel. Il faut que chacun y mette du sien : les athlètes, comme les sportifs. En second lieu, nous devons, nous, Ville de Lyon, juger de l'utilité sociale d'un certain nombre d'équipements. Nous avons affaire, c'est vrai, à une partie difficile, dans la mesure où des équipements ont vieilli. Je pense que ce qu'a proposé Alain Bideau, est de grande sagesse, mais, d'autre part, il ne faudrait pas oublier qu'un effort significatif a été réalisé avec le stade de Gerland.

Le sport vit aussi d'exemples : nous ne pouvons pas organiser toutes les compétitions européennes. Si nous voulions organiser des compétitions d'athlétisme, savez-vous combien cela coûte ? Quand nous discutons du budget, il faut sortir un million de dollars pour organiser une compétition d'athlétisme de bon niveau. Qui possède, aujourd'hui, les 5,5 ou 6 millions de francs, à Lyon, pour organiser de telles compétitions ? Voilà ce qui permet de mesurer l'importance des propositions qui sont faites par les uns ou par les autres.

En tout cas, Monsieur le Maire, au nom de mon Groupe, nous approuvons, j'approuve, les propositions faites par Alain Bideau.

M. BIDEAU Alain : Monsieur le Maire, je vais répondre à l'ensemble des intervenants.

M. Chevailler m'a indiqué clairement qu'il regrettait qu'il n'y ait pas d'indication budgétaire. Je voudrais dire que le budget "Sport" de la Ville de Lyon, cette année, est bien connu et que nous allons commencer le débat budgétaire très prochainement. Mais, ce que je peux lui dire, c'est que déjà, si l'on veut regarder les subventions octroyées par la Ville de Lyon aux trois clubs professionnels : l'Olympique Lyonnais, l'ASVEL et l'équipe de Hockey, cela représente une somme inférieure à 10 millions de francs, alors que la somme consacrée à la subvention des autres clubs, dits aussi de haut niveau ou sport amateur, représentera près de 13 millions de francs.

Contrairement à ce qu'il a affirmé, l'aide que nous apportons à l'ensemble du mouvement sportif, tient compte à la fois de ces réalités : je ne veux surtout pas, cela n'a pas été fait aujourd'hui, opposer le sport professionnel et le sport amateur.

Quand M. Chevailler nous dit que la politique qui est menée est déconnectée de la politique nationale, je crois qu'il devrait quand même prendre en considération ce que nous faisons ensemble, avec Anne-Marie Comparini, parce que vous savez que, dans le cadre de sa délégation et dans le cadre de la mienne, nous avons mis en place le "ticket sport", nous y avons consacré plusieurs dizaines de milliers de francs et nous faisons payer des prix tellement modiques -2 F ou 6 F par jour- que tous les jeunes participent à l'ensemble de l'animation mise en place par la Ville.

Alors, arrêtons de dire qu'il y a d'un côté, une politique nationale qui, comme un "deus ex machina" résoudrait tous les problèmes et une ville comme la Ville de Lyon, qui ne s'intéresserait pas aux problèmes posés par les quartiers en difficulté et aux jeunes qui s'y trouvent.

Quant au développement, naturellement, la réflexion qu'il a faite à propos de l'urbanisme, dans tous les schémas directeurs envisagés, nous tenons compte de ces éléments. Je voudrais lui dire que, par exemple, il ne devrait quand même pas ignorer que la Ville de Lyon met à la disposition des créneaux horaires pour les comités d'entreprises.

En ce qui concerne l'O.M.S., je répondrai globalement. Si la Ville de Lyon, pour l'instant, ne fait plus partie de l'O.M.S., c'est que, malheureusement, il y a une affaire judiciaire en cours, qu'elle n'a pas été jugée et que l'Avocat qui défend les intérêts de la Ville, puisque nous avons reçu un "avis à victime" a conseillé à la Ville de Lyon, finalement, d'attendre que cette affaire soit jugée pour que, sereinement, nous puissions envisager l'intérêt que pourrait représenter le fait de participer.

Je voudrais dire que la Ville de Lyon adhère actuellement à l'O.M.S. parce que l'on peut adhérer en tant que Ville, sans que nous ayons un O.M.S. D'autre part, je vous proposerai, au cours du mois d'octobre, la mise en place d'un Conseil consultatif du sport qui sera un organe où il y aura peu d'élus, mais surtout des représentants de clubs, des sportifs de haut niveau, de milieux économiques et qui sera présidé par un sportif de haut niveau. Je crois que la Ville aura, avec ce Conseil consultatif, un instrument réel de concertation.

A M. Dumez, je vais essayer de ne pas répondre, d'une façon banale, à une déclaration de politique sportive qu'il trouve banale. Ce que je voudrais lui dire, c'est qu'en avocat qu'il est, je crois qu'il ne peut pas toujours nous faire prendre des "vessies pour des lanternes". Je n'ai pas dit que nous n'avions pas une connaissance précise du patrimoine sportif, ni une connaissance des clubs, puisque vous savez bien que nous avons la nécessité de travailler avec le contrôle de gestion, et ainsi d'avoir une connaissance, justement, de ces clubs. Nous examinons à chaque fois les comptes d'exploitation et le budget prévisionnel. Mais je lui dis que dans la mesure où l'on veut mener une politique de transparence, de rigueur et trouver le bon moyen de soutenir les clubs amateurs, il est nécessaire d'en avoir une connaissance exemplaire.

J'ai proposé à la Ville de Lyon d'avoir la première base de données qui soit mise à la disposition du public et cela va dans votre sens, puisque je souhaite que la totalité des informations puisse être consultée sur une base et pourquoi pas sur Internet.

D'autre part, je voudrais lui demander de préparer un peu mieux les séances du Conseil municipal. S'il veut avoir des informations sur le fonds spécial qui a été mis en place pour les clubs de haut niveau, il suffit qu'il regarde la délibération qui va être votée dans quelques minutes.

A propos de l'intégration sociale par le sport, naturellement, c'est une action que nous poursuivons de concert avec Anne-Marie Comparini. Il s'agit de passer des accords avec les clubs qui ont envie de jouer le jeu. Nous pensons que les clubs de la Duchère peuvent être un bon moyen de mettre en place une politique à court terme pour, justement, résoudre un certain nombre de difficultés.

Je voudrais dire aussi à M. Dumez qu'en ce qui concerne les inorganisés du sport, c'est-à-dire les jeunes qui ont envie de pratiquer un sport, mais qui ne sont pas obligatoirement dans un club, nous essayons de les aider. Par exemple, je ne sais pas si c'est dans le cadre de ce Conseil municipal, mais pour le club de handball de la Duchère qui n'existait pas, nous avons décidé de lui donner les moyens de recruter un entraîneur pour permettre à ces adolescents de pratiquer, dans de bonnes conditions, avec un bon encadrement, leur sport favori.

En ce qui concerne les dispositions légales, André Soulier en a parfaitement parlé, je n'y reviendrai pas. Naturellement la convention que nous passons avec l'O.L. est inscrite dans le cadre législatif actuel. Si ce cadre évolue, nous pourrons revenir à un autre moyen de relation entre le club professionnel de notre agglomération et la subvention que la Ville de Lyon peut accorder.

Monsieur Fournel, j'ai trouvé que vos déclarations allaient dans le bon sens puisque, je n'ai pas vu de désaccord entre ce que vous souhaitez et ce que nous avons mis en place, et même, j'ai été très content de constater que vous souhaitez que l'on développe le rôle du partenariat avec les milieux économiques pour que l'on fasse un mécénat et un sponsoring plus adaptés aux besoins des clubs. Donc, sur ce plan-là, je suis d'accord et je suis très heureux que vous partagiez mon point de vue.

En ce qui concerne le sport scolaire et universitaire, M. Fournel le sait bien, avant, il n'y avait pas d'aide, et pour la première fois depuis que, Monsieur le Maire, vous m'avez confié cette délégation, nous aidons le sport universitaire dans la mesure des moyens disponibles.

Pour le sport scolaire, avec Mme Balaÿ, nous avons décidé d'établir une concertation pour essayer de mieux répondre aux besoins des enfants de la Ville qui ont envie de pratiquer le sport à l'école. Vous le savez bien, dans toutes les écoles nouvelles que nous construisons maintenant, nous aménageons des gymnases pour répondre à ce besoin de pratique sportive.

En ce qui concerne M. Braillard, comme l'a dit mon ami Soulier, c'est un très bon footballeur. Il connaît bien l'Olympique Lyonnais, et j'ai vu, à la façon dont il a présenté ses remarques, qu'il désirait par dessus tout, être Adjoint aux sports de la Ville. Je lui réponds "un peu de patience", pour l'instant, dans le cadre de cette mandature, c'est la Majorité municipale qui essaye, et il le sait, il l'a dit, avec l'Opposition de mettre en place, justement, une politique qui puisse convenir à l'ensemble de ce Conseil.

Naturellement, je n'ai pas l'habitude de "botter en touche", ni de passer mon temps à me lamenter sur le passé. Vous avez bien dit, je vous en sais gré, que j'étais "rentré à la mi-temps", mais vous savez bien qu'en football, vous l'avez vu lors du dernier match, que quand Job rentre en seconde mi-temps, il est capable d'être performant, j'espère, non seulement, être l'homme de la deuxième mi-temps, mais pourquoi pas de la troisième, c'est ce que je voulais vous dire.

(Sourires.)

En ce qui concerne un certain nombre de remarques, et je ne veux pas allonger le débat, Monsieur le Maire, je voudrais dire que la Ville de Lyon répond déjà à un certain nombre de demandes. Nous allons construire plusieurs gymnases. Nous allons faire la Halle des sports, nous l'avons votée. Tout à l'heure, vous verrez, suite à une visite de terrain que vous aviez faite avec M. Philip, on a décidé de construire un gymnase dans le 8e arrondissement. Notre ami de Lavernée, comme d'habitude, a été tellement convaincant, qu'avec joie, nous lui faisons à la fois un gymnase et une bibliothèque et pour les autres, il suffit qu'ils puissent nous présenter des demandes que vous validerez, Monsieur le Maire.

En ce qui concerne la Duchère, je crois que dans le document et à la réunion qui s'est déroulée à ce sujet, on a fait des propositions. Vous avez clairement indiqué qu'il y aurait des budgets complémentaires qui seraient globaux à l'action que nous allons mener dans ce quartier difficile.

Pour terminer, je crois que, Monsieur le Maire, la Ville de Lyon, dans le cadre -comme cela ni M. Dubernard et ni M. Ruiz ne seront pas trop inquiets- du budget qui a été voté, nous devrions être capables de donner un certain nombre d'inflexions et de réaliser, finalement, une nouvelle politique sportive.

Pour le reste, il est normal, lorsque l'on fait de la politique de ne pas situer son action dans le court ou le moyen terme, mais d'essayer de proposer une action sur dix ans, c'est ce que nous allons essayer de réaliser, en essayant, pour faire plaisir à mon ami Braillard, de réaliser une très bonne deuxième mi-temps.

M. LE MAIRE : Monsieur Bideau, je voudrais vous remercier de l'effort que vous avez fait depuis que vous êtes Adjoint aux Sports pour que l'on puisse, dans le domaine que vous couvrez, avoir une meilleure information, une plus grande transparence et aussi des orientations aussi claires que possible pour la distribution des fonds importants que la Ville de Lyon met à la disposition du sport.

On ne peut pas avoir des résultats immédiatement et ceux qui s'étonnent qu'il vous ait fallu ce temps pour arriver aux conclusions que vous nous présentez, aujourd'hui, ne se rendent pas compte, comme moi hélas et pas seulement dans ce domaine, qu'il y a un grand effort de connaissance à faire et aussi, disons le clairement, de remise en ordre.

A partir de la base que vous avez présentée et des propositions que vous avez faites, j'espère que, dans les mois à venir, nous serons à même de présenter un certain nombre de projets ou d'orientations qui assureront, à Lyon, une politique sportive à sa mesure.

On vous écoutera donc. Vous avez parlé d'octobre pour le Conseil consultatif, quand vous aurez mis au point les autres aspects de l'action que vous proposez nous serons heureux de vous entendre.

M. DUMEZ Philippe : Si vous permettez, Monsieur le Maire, simplement un mot.

M. Bideau a indiqué, je crois, un peu par provocation, peut-être parce que les propos que j'ai tenus l'ont un peu heurté, que j'avais mal préparé ma séance ce soir et que, manifestement, j'aurais dû savoir qu'il y avait, par ailleurs, un rapport qui nous était soumis ce soir concernant justement le fond spécial pour le sport individuel de haut niveau.

J'ai bien retrouvé le rapport dont il s'agit, c'est le n° 98-3046. Or, sauf à ne pas savoir lire, mais je crois que ce n'est pas mon cas, j'ai découvert, l'autre jour dans ce rapport, que vous proposiez d'augmenter le montant des fonds que vous souhaitiez mettre à la disposition de cette enveloppe spécifique et vous proposiez, en effet, une répartition précise. Je le savais, mais si vous lisez le rapport de M. le Maire, Monsieur Bideau, vous constaterez qu'il n'est nullement mentionné qu'il s'agit d'un fonds spécial. Alors si c'est celui-ci dont vous parlez dans votre "déclaration de politique", dites-le. Toutefois, je vous rappelle les termes de votre "déclaration" : "il sera institué un fonds spécial pour le développement du sport de haut niveau individuel". Cela veut dire, jusqu'à preuve du contraire, que ce fonds n'existait pas jusqu'à présent.

Alors excusez-moi, j'ai peut-être mal lu, mais cette présentation n'était pas très claire et j'ai pu effectivement, vous en conviendrez, me tromper. Mais tant mieux si cela existe déjà.

M. BIDEAU Alain : Non seulement vous avez mal lu, mais comme on a déjà voté 360.000 F au budget de l'année dernière pour aider les clubs c'est un manque de mémoire !

(Bruits divers.)

M. LE MAIRE : Tout le monde ne peut pas avoir présent à l'esprit ce que l'on a voté !

(Rires.)

M. BIDEAU : Je le rappelle, Monsieur le Maire, mais là c'est pratiquement de la désinformation.

M. LE MAIRE : Pas d'accusations inutiles !