98-3037 - Direction Générale des Services Techniques - Direction Grands Travaux - Réaménagement de la Halle Tony Garnier 69007 Lyon - Dossier n° 07.026.0523 (Direction Administrative des Travaux et Marchés) (BMO du 13/09/1998, p. 1341)

M. BIDEAU Alain, rapporteur : Monsieur le Maire, il s'agit d'un dossier important puisque ce sont les crédits permettant le réaménagement de la Halle Tony Garnier.

Comme nous avons consacré une Commission générale à l'ensemble des grands équipements, je préfère répondre aux questions qui seront posées par les différents intervenants. Je rappelle simplement qu'il a été décidé de réaménager la Halle Tony Garnier, d'en faire une salle polyvalente de très grande qualité puisque cette salle sera unique en France et en Europe et permettra d'accueillir, dans les meilleures conditions possibles, à la fois les grands concerts, mais aussi un certain nombre d'événements tant sportifs que des salons.

Je voudrais profiter de la présentation de ce rapport, Monsieur le Maire, pour dire que s'il est normal que les Maires d'arrondissements vous réclament de l'information, si suite au rapport de votre Premier Adjoint, Christian Philip, il a été décidé d'améliorer, disons les relations entre les Maires d'arrondissements et la Mairie Centrale, je souhaiterais simplement dire à Marie-Chantal Desbazeille, que lorsqu'un dossier de ce type est présenté au Conseil d'arrondissement, on ne pratique pas la désinformation et que l'on n'ait pas des trous noirs de mémoire.

(Bruits divers.)

Je donne un exemple. Lorsqu'on a demandé à Mme Desbazeille si elle avait de l'information concernant le réaménagement de la Halle Tony Garnier dans son environnement, elle n'a pu répondre, malgré tout je l'estime beaucoup !

(Exclamations.)

Elle participe, comme son chef de file Henry Chabert, Jacques Moulinier, Christian Philip et moi-même à ce que l'on appelle le Comité Gerland. Comme elle semble pratiquer les trous noirs de mémoire -j'ai essayé de vérifier si elle était présente au Comité du 22 décembre 1997, je constate qu'elle était excusée. Par contre, au Comité du 9 mars 1998, elle était parfaitement présente et à celui du 16 juin également. Or, Monsieur le Maire, dans le cadre du Comité Gerland, suite d'ailleurs aux recommandations que vous aviez présentées, il a été parfaitement indiqué que le projet de réaménagement de la Halle Tony Garnier s'intégrait dans un environnement en forte mutation et que les principales évolutions en cours ou à venir concernaient :

1°) - le stationnement,

2°) - le réaménagement de l'avenue Tony Garnier.

J'ai relevé et j'ai fait une note que je vais transmettre à Mme Desbazeille pour qu'elle ait la totalité de l'information qu'elle aurait dû d'ailleurs avoir, où je lis : qu'en ce qui concerne la Halle Tony Garnier proprement dite, l'offre à l'horizon du réaménagement de la Halle Tony Garnier sera de 2.400 places. On a même précisé où étaient situées ces 2.400 places :

- Parking du Palais des Sports 1.200

- Parking de la place Antonin Perrin 340

- Parking de la rue du Vercors 170

- et aussi ZAC du Bassin de Plaisance 480.

Je relève même que, nous l'avons dit lors de la Commission générale et dans le dernier compte rendu du Comité de Gerland, on a même indiqué, Monsieur le Maire, où ce parking pourrait être installé. On a dit également qu'il était prévu la construction d'un parking public de 480 places et que celui-ci pourrait avoir un accès piéton dans l'enceinte même de la Halle.

Je pense donc que Mme Desbazeille possédait, au même titre que moi, et ceux qui participent à cette commission, la totalité de l'information qui lui aurait permis de répondre aux questions.

Je constate que seul le Groupe Socialiste qui fonctionne probablement mieux que nous avait l'information puisque ses élus ont voté favorablement pour ce dossier.

Avis favorable de la Commission.

M. LE MAIRE : Monsieur Bideau vous avez fait un long dégagement. Je me disais en vous écoutant que vous êtes jeune...

(Rires.)

... et c'est comme cela lorsque l'on fait des choses sérieuses !

M. BIDEAU Alain : C'est mon tempérament !

M. LE MAIRE : Vous allez vous calmer avec l'âge !

(Rires.)

Il faut faire et laisser dire. Ce qui se dit n'a aucune importance, l'essentiel c'est de faire !

Mme DESBAZEILLE Marie-Chantal, Maire du 7^e arrondissement : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, j'entends "bien faire et laisser dire". C'est également mon point de vue !

M. LE MAIRE : Je m'en réjouis.

Mme DESBAZEILLE Marie-Chantal : Je voudrais dire à notre Collègue Alain Bideau qui a évoqué mes trous de mémoire, qu'au sein du Conseil du 7^e arrondissement lors du débat et de la discussion sur ce dossier sensible, les élus de sa propre Majorité rapprochée...

(Rires.)

... ont manifesté les plus grandes réserves sur ce dossier et je vais vous dire pourquoi. En effet, le Conseil d'arrondissement avait souhaité le report de ce dossier pour plus amples informations, or, je n'étais peut-être pas en situation de les donner.

Néanmoins j'ai quand même rappelé que tous ceux qui fréquentent la Halle ou l'ont fréquentée, savent que des travaux sont indispensables et qu'il faut y apporter des améliorations dans son fonctionnement pour une meilleure intégration de cette grande structure accueillant du public dans le quartier de Gerland.

L'isolation phonique et l'occultation des vitrages sont nécessaires pour la tranquillité des riverains et le nouveau dispositif d'installation des gradins devrait mettre un terme au stockage extérieur actuel peu esthétique, et source de désordre.

Toutefois, ce rapport ne contient aucun élément concernant le stationnement et le cheminement piéton et c'est cela qui a perturbé les élus de votre propre Majorité, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE : Ils se perturbent facilement !

(Rires.)

Mme DESBAZEILLE Marie-Chantal : En effet, mais moi pas trop !

Je rappelle que ce rapport ne contient aucun élément concernant les accès de la Halle, le cheminement piétons entre l'Ecole Normale Supérieure, le quartier central et le parc sur les rives du Rhône, rien non plus et surtout en ce qui concerne le problème crucial du stationnement dans ce secteur et c'est dommage effectivement qu'il n'y ait pas eu ces informations complémentaires dans ce dossier. L'accès de la Halle est totalement oublié et le stationnement rigoureusement absent dans ce rapport, rien n'est prévu ou ne semble prévu pour l'accueil du public qui peut varier de 3.000 à 17.000 personnes.

En outre, ce que je voudrais ajouter c'est qu'il m'a été fait remarquer qu'il eût été plus rationnel d'attendre les conclusions du rapport sur les grands équipements, nous aurions eu, ainsi, une meilleure connaissance du dossier pour aborder ce rapport.

Voilà les remarques qui ont été faites.

Je tenais à souligner tout ce qui a été dit au sein de notre Conseil du 7^e arrondissement. Je vous informe que le Groupe Rassemblement et apparentés votera ce rapport, Monsieur le Maire, malgré les remarques de M. Alain Bideau et moi aussi je m'en souviendrai !

(Rires et exclamations.)

M. LE MAIRE : Madame il y a ici, on vient de le dire, une liberté de parole que je respecte. C'est la mode, actuellement, nous sommes dans les majorités ou les minorités plurielles. Par conséquent il faut laisser les âmes sensibles s'épancher et les beaux esprits se manifester.

M. COLLOMB Gérard, Maire du 9^e arrondissement : Monsieur le Maire, on se demande parfois si les débats ou les échanges sont des textes écrits ou improvisés !

(Sourires.)

M. LE MAIRE : C'est toujours improvisé ! C'est l'éloquence municipale de même qu'il y a l'éloquence parlementaire !

(Sourires.)

M. JACOT Jacques Henri : La délibération qui nous est soumise ne lève pas, à nos yeux, totalement, les réserves que nous avions émises, dès février 1997, sur cette restructuration de la Halle Tony Garnier.

Tout d'abord, malgré le débat que nous avons eu en juillet sur les grands équipements d'agglomération, le positionnement d'un projet spécifique de la Halle par rapport aux autres structures ne nous apparaît encore pas tout à fait clairement.

Nous ne contestons évidemment pas le schéma architectural proposé, ni la nécessité pour notre ville de la mise à niveau d'un tel équipement mais nous pensons, qu'en l'occurrence, l'effort sur le contenant continue à primer sur le contenu. Or et c'est notre seconde réserve il est évident qu'une telle restructuration d'ampleur aura, inévitablement, des conséquences en terme de gestion.

Ainsi on peut raisonnablement s'attendre à un gonflement des frais de fonctionnement du nouvel équipement ce qui peut entraîner une mise en cause des modalités actuelles de l'installation et pousser à la concession privée.

Par ailleurs, et c'est notre troisième réserve qui demeure : les conditions d'insertion de la Halle ainsi restructurée dans l'ensemble du quartier de Gerland ne nous paraissent pas avoir été suffisamment prises en compte, en tout cas, rendues publiques, malgré ce qu'a rappelé tout à l'heure, utilement, Monsieur Bideau.

Enfin et ceci résume finalement la totalité : nous restons convaincus que les 180 MF prévus ne suffiront pas. Nous avons bien noté que la délibération se donne à cet égard des contraintes en terme d'autorisation de programme jusqu'en 2001 mais il ne nous paraît pas vraiment réaliste, comme l'écrit le rapport, de n'envisager certains travaux complémentaires, en matière de conservation du patrimoine et de scénographie et même, et surtout, d'accueil du public et de sécurité des équipements, que si des économies sont faites par rapport au projet initialement proposé.

Donc pour toutes ces raisons nous restons réservés et nous n'approuverons donc pas ce rapport.

M. DUMEZ Philippe : Monsieur le Maire, chers Collègues, certaines de mes remarques rejoindront celles qui viennent d'être faites par M. Jacot.

Vous nous proposez en effet d'attribuer la maîtrise d'oeuvre du réaménagement de cet équipement, à l'équipe qui a été retenue par le Jury. Vous nous proposez, par ailleurs, de faire grimper l'enveloppe globale budgétaire de 170 à 180 millions de francs en laissant, vous le précisez, la possibilité d'adopter des options ultérieurement.

A mon sens, il y a deux écueils majeurs dans ce projet :

1°/- c'est le flou du projet lui-même qui est dû principalement, selon moi, à l'absence d'affectation précise de cet équipement et qui ne trouve pas, forcément, sa place, très nettement, par rapport aux autres équipements de l'agglomération ;

2°/- c'est le gonflement de l'enveloppe financière afférente à ce projet de réaménagement qui indique, clairement, que son coût final sera très lourd, peut-être trop lourd même pour les Lyonnais.

Je comprends que parfois il faille faire des efforts particuliers pour tel ou tel équipement, mais ceci ne doit pas se faire au détriment des autres priorités et il me semble que ce projet ne fait pas partie des actions prioritaires de notre ville.

M. DESCHAMPS Yvon : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, nous vivons décidément des temps bizarres. Pour ce qui nous concerne, nous souhaitons dire que la Halle Tony Garnier, c'était l'an passé, en 1997, environ 600.000 entrées payantes ce qui montre, à l'évidence, la réalité de cet équipement, la réalité de l'attente des Lyonnaises et Lyonnais par rapport à cet outil et la nécessité de réaliser quelque chose qui réponde à leur attente.

Sans doute, nous connaissons, imaginons les problèmes de stationnement pouvant exister, mais moi, j'ai la naïveté de penser, connaissant un peu ce secteur de l'agglomération lyonnaise, que les 30.000 à 40.000 spectateurs qui vont le samedi soir au stade de Gerland causent, avec des voitures que l'on retrouve jusqu'aux portes de Saint-Fons, dans les rues du 8^e arrondissement, bien plus de nuisances à l'environnement que les 7.000, 8.000, 10.000 personnes qui peuvent fréquenter la Halle Tony Garnier.

Je ne voudrais pas que l'on inverse l'ordre des choses et les processus. Ce que nous pensons, nous, c'est qu'une Ville comme Lyon doit disposer d'un outil adapté aux attentes des publics d'aujourd'hui par rapport au type de prestations pouvant être réalisées.

Nous souhaitons que les travaux, les transformations de la Halle Tony Garnier commencent au plus vite par rapport à cette attente du public que nous ne pouvons pas décevoir. Nous souhaitons également, puisque l'on parle de concertation et de transparence -et on a raison d'en parler- que la Commission de Gestion de la Halle Tony Garnier puisse se pencher sur les problèmes de toute nature qui seront affrontés, chemin faisant, tout au long de ces travaux, qu'il s'agisse de ceux du stationnement comme des problèmes de nuisance phonique ou autre qui pourraient apparaître en terme d'inquiétudes.

Nous souhaitons qu'en matière d'aménagement, l'on puisse porter un regard un peu plus global sur l'ensemble de ce quartier, au delà de la seule Halle Tony Garnier et que les problèmes liés à la mise en place d'équipements publics importants (l'Ecole Normale Supérieure, l'extension de l'Université Lyon I, etc...) soient pris en compte afin de régler les problèmes dans ce secteur qu'il s'agisse de l'accueil des véhicules ou des utilisateurs de ces équipements.

Ce que nous souhaitons, en clair, c'est que notre Ville de Lyon se dote de cet équipement dont on parle depuis longtemps et qui fait cruellement défaut.

M. BIDEAU Alain, Adjoint : Simplement Monsieur le Maire, je voudrais dire trois choses. En "taquinant" Mme Desbazeille, j'ai simplement voulu dire que dans le cadre du Comité de Gerland -et M. Chabert le sait bien- nous réfléchissons, puisque c'est un des sujets principal que nous abordons, sur l'environnement de la Halle Tony Garnier et ce qui est intéressant entre nous, c'est que l'information circule.

L'objet de cette délibération c'est la restructuration de la Halle Tony Garnier et, comme l'a dit M. Deschamps, il y a d'abord la nécessité de programmer des travaux qui vont démarrer fin mai 1999 pour être prêts à accueillir la Biennale d'Art Contemporain de l'an 2000.

Naturellement, nous avons entamé une réflexion avec l'aide d'un Cabinet d'audit sur le mode de gestion le plus approprié pour faire fonctionner la Halle après les travaux et je vous dirai que nous avons une double préoccupation : c'est comment faire fonctionner la Halle pendant les travaux qui vont durer pendant un an, d'où une réflexion sur une Halle Tony Garnier "hors les murs" comme on l'a vu pour d'autres institutions culturelles.

En ce qui concerne l'enveloppe, c'est simplement une mécanique budgétaire -M. Ruiz le sait bien- c'est 170 millions de francs, valeur 1997, donc comme l'opération se terminera à l'aube de l'an 2000, c'est simplement un correctif tenant compte de l'inflation.

Le principal souci consiste à faire ce chantier et si nous avons voulu -je réponds à M. Dumez- avoir la possibilité d'intégrer des options c'est dans le cadre de l'enveloppe comme nous le faisons pour tous les travaux d'importance et surtout parce que nous n'avons pas la science infuse et qu'il peut, au cours d'un chantier, arriver que certaines options qui n'avaient pas été jugées prioritaires, le deviennent. Nous essayerons, Monsieur le Maire, comme nous l'avons fait depuis trois ans, d'avoir un coût maîtrisé et de rester dans l'enveloppe.

M. LE MAIRE : Mes chers Collègues, la Halle Tony Garnier est, quand même, un élément fondamental de cet ensemble de Gerland qui, à la fin de notre mandat, constituera, sans aucun doute, un quartier totalement rénové et significatif de l'avenir de Lyon.

Avec Normal Sup.-Sciences, Normal Sup.-Lettres, l'Université, le Laboratoire P4, le stade de Gerland et le grand parc, il y aura là un ensemble qui transformera complètement cette partie de l'arrondissement qui était, naguère, une sorte de "friche" difficile à regarder.

Je vous l'ai déjà dit et je vous le répète, nous en avons discuté à quelques-uns, il faut qu'à la fin de ce siècle, on finisse deux chantiers à Lyon : la Halle Tony Garnier, grand équipement auquel nous pensons notamment pour la jeunesse, et, d'autre part, la Cité Internationale. Nous en avons parlé M. Chabert et moi-même, je crois que ce sont là les deux réalisations indispensables.

La Cité Internationale, tout le monde en parle depuis 1985, il faut donc en finir et la doter des équipements nécessaires. Je m'y trouvais encore ce matin, et il est évident qu'avec les congrès à venir, nous aurons besoin d'un équipement beaucoup plus important. M. Chabert suit cette affaire et nous aurons l'occasion de vous en reparler mais aujourd'hui, nous avons à prendre la décision sur la Halle Tony Garnier qui sera, je pense, un élément fondamental du Lyon du XXI^e siècle.

Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées à la majorité.

(Les Groupes GAEC et Lyon Fait Front - Front National se sont abstenus.)