EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 22/11/1999
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99-4575 - Mise en place d'une tarification provisoire au site de Subsistances (Direction des Affaires Culturelles - Service du Patrimoine) (BMO du 14/11/1999, p. 1912)
M. TROUXE Aimé-Denis, rapporteur : Pour votre information, les Subsistances seront complètement fermées de janvier à mai et commenceront à fonctionner partiellement en juin 2000 pour être inaugurées en fonctionnement complet en décembre 2000. La programmation artistique sera donc considérablement réduite, mais cela ne nous empêche pas, dès aujourd'hui, de se poser les questions qui verront le jour probablement dès le démarrage officiel des Subsistances.
Par exemple, la future tarification qui permettra aux Subsistances de se constituer ses propres ressources financières car, aujourd'hui, elles n'encaissent pas la billetterie, donc de négocier, clairement, avec les compagnies qui ne seront plus payées à la recette, avec les aléas que cela comporte, mais avec une aide, nettement définie, en termes de finances ou de logistique.
50 F la place, c'est le prix bas que nous proposons, c'est ce que le Ministère de la Culture souhaite imposer aux scènes nationales une fois par semaine, le jeudi, afin d'élargir les publics. Bien que les Subsistances ne soient pas encore une scène nationale, nous n'avons pas attendu de connaître cette décision pour vous demander, chers Collègues, de voter cette tarification valable sept jours sur sept.
Avis favorable de la Commission.
M. JULIEN-LAFERRIERE Hubert : Chers Collègues, lors de nos précédents débats sur ce dossier des Subsistances, notre Groupe a eu l'occasion d'exprimer son approbation pour un tel projet, mais aussi de dire que l'investissement n'en vaudra la chandelle que si ces Subsistances favorisent, réellement, l'émergence et le bouillonnement culturels, la jeune création et, j'oserais dire, qu'elles produisent des artistes.
Je voudrais revenir sur ce débat, car force est de constater que, jusqu'à présent, il existe comme un décalage entre :
- d'une part, les ambitions de son directeur, Paul Grémeret, qui vont dans ce sens :
- et d'autre part, les moyens qui jusqu'à présent ont été mis à sa disposition.
Je rappelle qu'au départ, il y avait un cahier des charges sur lequel le directeur a été nommé qui était, qu'à la fin de la première tranche des travaux, les Subsistances disposeraient d'un budget de fonctionnement de 5 MF. Je sais bien que nous n'en sommes pas encore à la fin de la première tranche mais, en 1998 les Subsistances ont bénéficié de 1 MF de fonctionnement et en 1999 de 1,2 MF alors que le directeur disait qu'il lui fallait au moins, pour le lancement, environ 3 MF de fonctionnement.
Alors, voici la première question : arrivera-t-on pour l'année prochaine et, en tout cas pour celle d'après, à 5 MF de fonctionnement ? Plus grave encore, il me semble qu'aujourd'hui il n'y a pas vraiment d'équipe aux Subsistances. Il y a certes un directeur et sa secrétaire, mais pas de secrétaire général, pas de régisseur général, pas de responsable de la communication et cela est préjudiciable aux Subsistances même, car le travail qui devrait être fourni par son directeur, à savoir :
- recherche de compagnies à l'extérieur,
- recherche de partenariat privé et de réseaux dans d'autres régions de France,
ce travail, dis-je, ne peut être fait, aujourd'hui, à 100 % car il est accaparé par des tâches qui ne devraient pas être les siennes.
Donc, un décalage dommageable entre ambitions et moyens, car il ne peut exister de réelle viabilité du projet sans la constitution d'une équipe de travail à part entière et sans moyens de fonctionnement qui soient convenables. Je connais bien l'argument que l'on va me rétorquer : "vous êtes pour l'augmentation des impôts !" Non, je ne demande pas plus d'impôts mais, seulement, le respect du cahier des charges fixé au départ.
Mes chers Collègues, l'enjeu est de taille puisqu'aux Subsistances c'est, à terme, une quarantaine d'hébergements d'artistes possibles, c'est-à-dire que l'on a la possibilité, si l'on en a la volonté, de faire des Subsistances l'un des plus grands centres de résidence d'artistes en Europe. Les Subsistances c'est le pari de l'émergence et je voudrais terminer par une vérité qui n'est certes pas nouvelle mais qui est toujours bonne à dire : n'oublions jamais qu'investir dans la jeune création d'aujourd'hui, c'est investir dans les futurs acteurs du rayonnement culturel de Lyon.
M. TROUXE Aimé-Denis, Adjoint : Je suis ravi d'entendre ce genre de discours et d'observations. C'est vrai que c'est un projet ambitieux, nécessaire pour notre Ville et qui va véritablement la distinguer et suivre la jeune création, mais je ne veux pas revenir là-dessus.
M. Julien-Laferrière est un excellent avocat, mais il s'agit, aujourd'hui, dans cette délibération de tarification, ne l'oublions pas. Les problèmes soumis par M. Julien-Laferrière concernent l'équipe un peu réduite réunie autour de M. Grémeret. C'est vrai qu'elle l'est. Mais on étudie, justement, la constitution d'une équipe beaucoup plus étoffée. Je crois que nous pouvons être optimistes sur les moyens qui seront mis à la disposition en termes humains et financiers. Pour l'instant, les Subsistances ont rendu d'énormes services -dans un état un peu délabré, certes- je ne sais pas exactement quel sera le nombre exact de représentations données en 1999, mais je vous rappelle qu'en 1998, 130 représentations ont eu lieu avec 22.000 spectateurs et dans des locaux en très mauvais état, sans aucun aménagement. Elles ont donc rendu service avant même d'être remises en état.
Elles n'ont pas encore pris leur vitesse de croisière à tous les niveaux, tout simplement parce que le projet doit être construit, équipé et en état de fonctionner. Il le sera, je l'espère et nous allons travailler pour que l'inauguration de décembre soit vraiment un grand succès. Ce qui sera un succès ce n'est pas le fait de couper le ruban, mais d'avoir, dans notre Ville, une friche comme les Subsistances qui présentera une animation très importante, aussi bien avec des littéraires, des plasticiens, des hommes de théâtre, des musiciens, des chorégraphes, etc... Ce monde-là doit être présent dans les Subsistances à la fin de l'année 2000.
M. LE PRESIDENT : Je comprends l'impatience face à cette ambition que représentent les Subsistances, à la montée en puissance de son budget de fonctionnement. Nous n'inaugurerons réellement les locaux qu'à la fin de l'année prochaine et les budgets des prochaines années, j'en suis persuadé, sauront faire en sorte que ce site devienne, comme nous l'avons voulu, non seulement, un site d'animation, mais un site où la jeune création, pour reprendre l'expression utilisée par M. Julien-Laferrière, au cours des prochaines années, saura et pourra s'exprimer.
Je mets aux voix ce rapport sur la tarification provisoire qui est administrativement, M. Trouxe le rappelait, nécessaire aux Subsistances et qui va dans le sens de cette montée en puissance souhaitée. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées à la majorité.
(Les Groupes GAEC et Front National se sont abstenus.)