EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 18/09/2000
(Retour au sommaire de la séance du 18/09/2000) (Voir délibération)2000-5632 - Attribution de subventions dans le cadre des Opérations Prévention Vacances (3e et 9e arrondissements) (Direction de l'Action Sociale - Service Développement Social Urbain) (BMO du 03/09/2000, p. 1549)
Mme COMPARINI Anne-Marie, rapporteur : Avis favorable pour ce supplément au dossier qui a été voté au mois de juin.
M. DUMEZ Philippe : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, à l'occasion de ce rapport qui concerne comme vous venez de le rappeler un supplément de subventions que vous nous proposez d'attribuer pour des opérations entrant dans le cadre des opérations Prévention Vacances, je souhaiterais pour ma part, attirer votre attention sur le paradoxe qui existe entre, d'une part, votre souhait d'instaurer à Lyon un pôle d'excellence en matière de sécurité, notamment par la création d'un Institut européen de police tel que nous venons d'en voter le principe lors d'un rapport précédent et qui fera aussi l'objet d'une délibération à la Communauté urbaine, et d'autre part, les problèmes d'insécurité dont souffrent les Lyonnais.
Vous allez me dire que j'ai une idée fixe. Oui, je l'avoue, parce que, je veux bien que nous construisions de beaux équipements, que nous prévoyions des institutions ici et là, mais, si nous ne sommes pas capables d'assurer la sécurité des Lyonnais, tout cela ne sert pas à grand chose. Alors, ce ne sont pas, c'est vrai, les opérations Prévention Vacances qui ont empêché, par exemple, les nombreux actes de délinquance et les exactions commis cet été au sein de la piscine Mermoz qui ont défrayé la chronique pendant plusieurs semaines.
Il a fallu pratiquement une section de policiers et de CRS pour ramener l'ordre dans cette piscine, après notamment, une fermeture, un changement de direction...
M. LE MAIRE : Mais non !
M. DUMEZ : Mais oui ! C'est exactement la réalité !
Alors, je crois que cet exemple est là pour nous rappeler qu'à Lyon, au delà des grands principes d'intervention financière, dans des organismes nationaux ou internationaux, il faut tout d'abord, Monsieur le Maire, prendre les dispositions pour assurer la sécurité des Lyonnais. Je veux donc insister sur la nécessité de régler les problèmes concrets d'insécurité.
Je sais que vous avez fait, Monsieur le Maire, un certain nombre de propositions, que vous avez mené un certain nombre d'actions, pour développer le personnel, par exemple, de la Police municipale, pour renforcer, en quelque sorte, et sur certains aspects, les pouvoirs de cette Police. Il y a peu de temps, nous avons pu en prendre connaissance dans la presse locale.
Pour autant, cela me semble insuffisant car nous devons, je vous le rappelle, assurer la sécurité des Lyonnais. Il faut avoir cette priorité en tête et mettre tous les moyens nécessaires à cette fin.
M. LE MAIRE : Monsieur Dumez, je voudrais vous signaler que le Préfet de Police m'a indiqué à la rentrée, que les statistiques concernant le premier semestre se traduisaient par une baisse de la délinquance et des incivilités à Lyon et il s'en réjouissait d'ailleurs.
(Bruits divers.)
M. GOLLNISCH Bruno : Je serai très bref. Je comprends que mes Collègues de Gauche essaient de m'empêcher de parler ! Je voudrais simplement dire ceci : Monsieur le Maire, si M. le Préfet vous a dit cela, demandez-lui la communication des documents officieux. Car, moi, j'ai eu en main les documents et je les ai rendus publics, je les ai donnés à la presse parce qu'il me paraissait normal que les rapports, précisément préparés par les Services de Police, sous couvert de M. le Préfet, à l'attention de M. le Ministre de l'Intérieur, soient connus des élus, que l'on appelle très souvent à parler et à étudier les questions relatives à la délinquance. Or, j'affirme qu'il y a une volonté délibérée, de la part des autorités administratives, de cacher la vérité.
Je n'en veux que pour preuve, que la réaction de M. le Procureur de la République de Lyon, qui, lorsque j'ai rendu publics les documents en question, m'a fait auditionner par le Commissaire divisionnaire responsable de l'Inspection Générale des Services et a déclaré à la presse que je m'étais rendu coupable d'une infraction passible de 2,5 millions de francs d'amende et de cinq ans de prison. Parce que là, quand on dit la vérité, on vérifie la maxime de Chamfort, qui veut qu'en France, précisément, "on persécute ceux qui sonnent le tocsin et on laisse en paix les incendiaires !" La réaction de M. le Procureur de la République de Lyon a été extrêmement vive et expéditive.
Mais s'il vous donnait les documents qui sont remarquablement bien faits, vous verriez qu'il n'y a pas de quoi justifier l'optimisme de M. le Préfet !
M. LE MAIRE : Monsieur Gollnisch, je voudrais dire deux choses, la première étant une information que je vous ai donnée et je ne mets pas en doute la parole du Préfet !
Deuxièmement, contrairement à ce que vous pensez, je crois que les opérations "prévention vacances", sont indispensables à l'amélioration du climat et à une moindre insécurité. Si je disais plus grande sécurité, vous contesteriez mon utilisation du plus. Je dis donc une moins grande insécurité. C'est quand même quelque chose dont nous devons tenir compte !
Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées à la majorité.
(Le Groupe Lyon Fait Front a voté contre.)