EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 22/03/1999
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99-3603 - Acquisition et rénovation de sanitaires publics sur le territoire de la Ville de Lyon - Dossier 60.024.0025 (Délégation Espaces Publics - Division des Espaces Verts) (BMO du 07/03/1999, p. 342)
M. LE MAIRE : Dans mon courrier, je dois vous dire que la pollution canine et les sanitaires publics sont un objet fréquent de lamentations ou de récriminations ! Et comme le disait mon adjudant : "le corps n'est pas de bois" !
(Rires.)
M. CHANDELON Roland, rapporteur : Au regard des nombreuses sollicitations de nos concitoyens et lamentations d'ailleurs, ce dossier vient à point nommé car il s'inscrit dans le cadre d'un Schéma directeur des sanitaires publics de la Ville de Lyon qui nécessite la mise en place d'un plan pluriannuel d'investissement de l'ordre de 12 à 15 MF sur cinq ans, tout ceci pour porter le parc des sanitaires publics à hauteur de ce que la Ville de Lyon est en droit d'espérer et, surtout à hauteur de ce que nos concitoyens nous demandent quotidiennement.
La Commission a émis un avis favorable.
M. HUGUET Patrick, Adjoint : Monsieur le Maire, le dossier présenté ce soir, pourrait n'être qu'anecdotique, puisqu'il concerne, en fait, l'aménagement, sur le territoire de notre commune, de sanitaires publics.
Notre Collègue Jean-Michel Dubernard, éminent urologue lyonnais, pourrait longuement nous expliquer l'intérêt de ces édicules, notamment pour la population masculine soumise, au fil des ans, aux tracas prostatiques.
(Rires.)
Plus sérieusement, ce dossier revêt pour de nombreux Lyonnais une importance particulière, simplement par la présence de six petits mots : "accessibles aux personnes à mobilité réduite". En effet, Monsieur le Maire, mes chers Collègues, la Ville de Lyon compte actuellement 210 équipements sanitaires et seulement sept sont accessibles.
Le but de mon intervention n'est pas de faire l'inventaire de l'existant. Beaucoup a été fait depuis 1995 en matière d'accessibilité sous l'impulsion de Serge Gomès et de Christian Philip, notamment pour ce qui concerne l'accessibilité des transports en commun. A ce titre, le futur tramway qui va équiper la Ville de Lyon, sera adapté à tous les handicaps, physiques, sonores ou visuels. Nous devons poursuivre notre effort de mise en accessibilité des bâtiments publics municipaux, certaines situations étant inacceptables.
Le décret du 26 janvier 1994 définit précisément l'accessibilité : "est réputé accessible aux personnes handicapées, tout établissement ou installation offrant à ces personnes, notamment à celles qui se déplacent en fauteuil roulant, la possibilité, dans des conditions normales de fonctionnement, de pénétrer dans l'établissement ou l'installation, d'y circuler, d'en sortir et de bénéficier de toutes les prestations offertes au public en vue desquelles cet établissement ou cette installation a été conçu".
Si la loi définit les critères d'une bonne intégration du handicap dans la cité, il appartient aux élus de saisir et d'appliquer l'esprit de ces lois. La nécessité d'une intégration des personnes handicapées dans notre société, et pour ce qui nous concerne au sein de notre ville, est admise par tous. Pourtant, beaucoup d'avancées n'ont pu être obtenues que grâce à la ténacité et à l'opiniâtreté du monde associatif.
Il nous faut, sans doute, revoir notre approche de l'insertion du handicap dans notre Ville. Celle-ci repose sur l'intégration simultanée de plusieurs facteurs : scolaire, emploi, ressources, transport, voirie, circulation, vie sociale, accès à la culture, aux sports et aux loisirs, tous imbriqués et dépendant les uns des autres. Cette intégration ne sera réelle que si nous supprimons toutes différences entre valides et moins valides.
Nous devons supprimer toutes différenciations dans l'aménagement de l'espace et ne garder comme référence, que la recherche de l'accessibilité pour tous. L'égalité de traitement des populations réside en la liberté pour chacun d'entre nous, d'aller et venir, de bénéficier de toutes les ressources offertes par la collectivité. Cette pleine participation nécessite une réelle adaptation de l'environnement urbain aux besoins des citoyens quelles que soient leurs aptitudes physiques, mentales ou intellectuelles.
Le dossier qui nous est présenté ce soir, est à ce titre très significatif. Même si la précision de l'accessibilité de cet équipement est louable, on peut s'interroger sur la nécessité de son existence. Il devrait être évident que tout aménagement réalisé par notre collectivité à l'usage des habitants est bien destiné à tous les habitants. Toute personne handicapée habitant notre ville a les mêmes droits que tous les autres citoyens. C'est le principe d'égalité de notre devise républicaine.
Il est, par ailleurs, de notre devoir d'élu et de notre responsabilité d'homme et de femme, d'avoir une attention particulière pour les plus fragiles d'entre nous. C'est le principe de fraternité de notre devise républicaine. Notre Collègue Roland Chandelon a élaboré un plan d'équipement de sanitaires publics pour les années à venir. J'espère que ce projet sera la suite logique du dossier qui nous est présenté ce soir et que tous les équipements prévus seront accessibles à tous. Cela sera le signe d'une volonté encore plus forte d'intégration du handicap dans notre cité.
Mme PESSON Alexandrine : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, je vais être très rapide dans mon intervention. Je me permets toutefois, de soulever un problème d'ordre très pratique dans le 5e arrondissement.
Comme je l'ai déjà fait au Conseil d'arrondissement du 19 juin 1997, il s'agit du manque criant d'installations sanitaires dans le quartier du Vieux-Lyon. Nous avons assisté, la semaine dernière, aux exposés sur Lyon inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO et, si comme chacun le pense et l'espère, il va se produire une augmentation de la fréquentation de ce quartier par les touristes, il y a urgence à programmer et réaliser, rapidement, des installations sanitaires adaptées, au site, tout naturellement.
Je regrette, Monsieur le Maire, mais je doute que vous ayez été attentif à mon intervention qui est criante !
M. LE MAIRE : Madame, j'écoute n'ayez crainte !
Mme PESSON Alexandrine : Elle est criante Monsieur le Maire, car tout le monde est pénalisé par ce manque de sanitaires, les visiteurs, bien entendu, mais également les commerçants.
M. LE MAIRE : Madame, si le sujet est plaisant, il est néanmoins important, je n'ai jamais dit le contraire. Je voulais d'ailleurs demander si dans la Gare de Vaise, à l'arrivée du métro, un sanitaire a été installé, car je reçois un courrier abondant à ce sujet.
Vous voyez bien que je suis attentif, Madame !
M. FERT Gérald : Il y en a un qui est fermé à clefs en permanence !
Mme PESSON Alexandrine : Dans le Vieux-Lyon, ce n'est pas ce genre de sanitaires qu'il convient d'aménager, il doit être adapté, également, au site.
M. LE MAIRE : M. Chandelon a fait un très bon plan.
Mme PESSON Alexandrine : Monsieur le Maire, M. Chandelon a fait un programme pour 1999 et il serait dommage d'attendre l'An 2000 car c'est urgent !
M. LE MAIRE : Il faut quand même un peu de temps pour le construire !
Mme PESSON Alexandrine : Non, car cela fait déjà deux mandats que ces sanitaires auraient dû être réalisés dans le Vieux-Lyon !
Comme vous avez dit qu'il fallait penser à l'avenir, il est urgent maintenant !
M. LE MAIRE : Madame, on tâchera d'ici la fin du mandat d'en inaugurer une série. Monsieur Chandelon, nous ferons le tour des sanitaires avant la fin du mandat.
Mme PESSON Alexandrine : Il faut que cela soit fait avant, Monsieur le Maire !
M. CHANDELON Roland, Adjoint : C'est une affaire maîtrisée.
M. DUMEZ Philippe : J'en profite pour saluer la persévérance de notre Collègue du 6e arrondissement, le Docteur Morel, car il a rappelé à de nombreuses reprises à Mme Nachury, le souci qu'il avait de faire en sorte qu'il y ait plus de "vespasiennes" comme on les appelait, au sein de notre Ville et je crois que vous prenez, là, une bonne décision.
M. LE MAIRE : Merci de reconnaître que nous prenons une bonne décision. Mais cela représente une dépense Monsieur Dumez, méfiez-vous !
(Sourires.)
Je vais mettre ce rapport aux voix dans l'allégresse générale !
(Sourires.)
Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées.