EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 18/09/2000
(Retour au sommaire de la séance du 18/09/2000) (Voir délibération)2000-5555 - Attribution d'une subvention exceptionnelle à l'Association ALPIL (Délégation des Droits des Citoyens) (BMO du 27/08/2000, p. 1493)
M. MARECHAL André, en remplacement de M. ELLIE Xavier, rapporteur momentanément absent : Avis favorable de la Commission.
M. LE MAIRE : Madame Roure vous avez la parole pour une minute et demie.
Mme ROURE Martine : Je peux parler très vite, j'ai l'habitude au Parlement européen.
M. LE MAIRE : Non Madame, on regrette quand vous parlez trop vite. Mais si vous disciplinez votre pensée, vous nous dites l'essentiel en une minute et demie.
(Sourires.)
Mme ROURE Martine : Certains nous disent qu'il est utopique d'espérer une métamorphose profonde des conditions de vie et du système socio-politique de notre société. Et pourtant il faut bien espérer puisque ces dernières années, pour réparer les destructions morales et matérielles résultant de violences quotidiennes auxquelles les populations les plus fragiles sont confrontées, l'Etat et les collectivités locales ont dû débourser des sommes considérables.
La prévention, habituellement, adopte des mesures partielles et aucune loi n'a réussi à freiner l'apparition de ce cancer qui ronge toutes les sociétés : l'injustice sociale qui règne en maître.
Nous proposons, alors, des mesures dans le cadre de ce qui paraît actuellement possible pour compléter les efforts et réalisations en cours, qu'il s'agisse d'actions de prévention ou la lutte entreprise par de nombreuses associations.
Les subventions que nous octroyons sont tout à fait indispensables et accompagnent des actions pertinentes qui répondent, très justement, à des situations intolérables. Des hommes, des femmes, des enfants subissent, de la part de notre société, des violences indignes, parfois générées par le corps social lui-même et l'institution.
Nous nous élevons régulièrement contre les discriminations, mais la première de toutes les discriminations, n'est-elle pas d'être privé de toit, d'une famille, d'une vie décente ?
Le commentaire qui s'impose alors est que, pour aider ces hommes, ces femmes, ces enfants, l'argent ne saurait suffire ; l'apport humain, la main tendue sont des gestes primordiaux.
L'aide matérielle apportée doit se doubler d'une grande solidarité et nous saluons les actions engagées par l'ALPIL.
Lutter contre l'exclusion sociale, c'est affronter tous les handicaps, simultanément. Il est essentiel, pour permettre à tous de sortir de la marginalisation, d'adopter une démarche foncièrement holistique qui englobe à la fois, le logement, la formation, l'éducation, conçue comme une assistance à l'accès aux droits. La précarité exige de multiplier les actions d'intégration globale dans lesquelles se sont engagées les logeurs sociaux et les associations travaillant avec les sans-abri. Mais tout nécessaire et efficace que soit cet engagement, ceci ne doit pas masquer les problèmes sans en traiter la cause profonde. Le traitement de la cause passe par la garantie de l'accès aux droits fondamentaux. Et notre objectif, nous devons le dire, doit être bien l'éradication de la pauvreté.
M. LE MAIRE : Nous sommes tous d'accord là-dessus mais il faut le faire et c'est moins facile qu'on ne le dit.
Mme ROURE Martine : C'est en marche !
M. LE MAIRE : Vous avez vu, que dans cette aide aux associations, il est quelque chose de très intéressant à étudier avec le Préfet, c'est de voir comment les squatters peuvent être logés décemment et durablement.
Mme ROURE Martine : Tout à fait !
M. LE MAIRE : Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées à la majorité.
(Le Groupe Lyon Fait Front s'est abstenu.)