EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 18/09/2000
(Retour au sommaire de la séance du 18/09/2000) (Voir délibération)2000-5557 - Convention avec la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est - Filière des Sciences du Vivant - Forum Biovision (Délégation du Développement Economique - Grands projets de développement) (BMO du 27/08/2000, p. 1493)
M. MOULINIER Jacques, rapporteur : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, il s'agit d'un dossier particulièrement emblématique.
En effet au delà de la convention de financement de la Ville avec la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est pour une période de trois ans, il s'agit de Biovision, c'est-à-dire de l'image internationale de Lyon et de son appartenance à de grands réseaux européens, américains, asiatiques dans le domaine des sciences du vivant. Il s'agit aussi de sa politique de développement économique et de créations d'entreprises à travers les biotechnologies.
Biovision dont la prochaine édition aura lieu en février 2001 c'est d'abord un grand espace de débat ouvert associant, au plus haut niveau, le monde académique, celui des grandes entreprises et celui des organisations non gouvernementales autour des grandes questions liées aux sciences de la vie et pour lesquelles les attentes de la Société sont particulièrement fortes.
C'est aussi, à travers les conventions d'affaires, un lieu où les start-up ou chefs d'entreprises peuvent rencontrer les responsables des grandes entreprises.
Il y aura aussi un Biovision pour les jeunes et, dans les projets futurs, un Bio-Festival. C'est dire l'ambition de cette manifestation et la dimension que la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est, sous la présidence de Philippe Demarescaux veut lui donner.
C'est dire aussi tout l'intérêt que nous avons, nous Ville de Lyon aux côtés de la Communauté urbaine qui en a délibéré en juillet, à soutenir cette initiative et à inscrire notre soutien dans la durée.
Nous sommes, là, au coeur de notre stratégie de développement : les retombées pour la Ville de Lyon et son agglomération en termes de visibilité et de développement dans un domaine essentiel, celui des sciences de la vie, sont tout à fait évidentes.
Avis très favorable sur ce dossier Monsieur le Maire.
Mme ROURE Martine : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, la recherche et le développement jouent un rôle important dans la croissance économique, la création d'emplois et la cohésion sociale.
Les activités de recherche au niveau national et au niveau européen doivent être mieux coordonnées, mieux intégrées à un projet d'ensemble afin d'être novatrices et efficaces. Ainsi l'Europe offrira des perspectives à ses scientifiques et l'innovation sera récompensée dans une nouvelle économie fondée sur la connaissance et aussi sur l'humain.
L'Europe doit ouvrir sa propre voie pour construire une société et une économie fondée sur l'innovation et la connaissance. Elle dispose d'un riche patrimoine scientifique et d'une grande capacité de création. Le Conseil européen de Lisbonne a invité la Commission à faire le nécessaire avec les Etats membres de l'Union afin de faire avancer la création d'un espace européen de la recherche. Il est, en effet, primordial d'établir une mise en réseau des programmes nationaux et communs de recherche de manière à mieux mettre à profit les ressources consacrées aux actions.
Au début d'un nouveau millénaire, l'Europe a besoin d'une vision nouvelle et d'une stratégie à long terme, c'est pourquoi nous trouvons particulièrement bienvenu le projet de liaison avec la Commission européenne et le Parlement européen. Quant à l'Association Européenne des Bio-Industries (Europa-Bio), elle représente 47 grandes sociétés multinationales mais aussi 12 associations nationales et elle a la volonté de contribuer au débat relatif aux OGM. Il n'est pas inutile de préciser que cette Association est favorable aux OGM et à un étiquetage informatif des produits. Il n'est donc pas inutile que nous soyons en relation constante avec elle. Vous savez que la question des OGM est très importante dans la réflexion européenne et que l'instauration d'une législation claire relative à la biotechnologie et la détection des produits contenant des OGM ne nous satisfait pas vraiment. Nous pensons, en effet, qu'il faut conserver le moratoire. Le débat est lancé au plan européen, nous devons en tant que citoyens nous en emparer.
Nous voulons que, reprenant ce qu'il y a de meilleur dans ses traditions et ses valeurs, l'Europe se construise comme une civilisation dont la prospérité économique et sociale repose sur la valorisation des connaissances, mais aussi la diversité et la cohésion.
L'espace économique doit être fondé sur l'innovation et les connaissances, oui, mais avec une cohésion sociale. Nous sommes face à des défis importants, ces défis que sont la mondialisation, le changement technologique et le vieillissement de la population. Ces défis, nous les relèverons si nous sommes capables de développer les relations avec les autres. Cette convention semble aller dans ce sens et nous l'approuvons.
M. FORIEN Michel, Adjoint : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, nous avons eu l'occasion de dire, en Commission, combien cet événement était capital pour Lyon et son agglomération. Nous nous en réjouissons.
Les quatre actions décrites dans le programme de la Fondation Scientifique de Lyon et du Sud-Est sont en totale harmonie avec celles que nous développons ici à la Ville et à la Communauté urbaine, notamment le développement et les mises en réseau de tous les acteurs scientifiques, économiques, professionnels, universitaires autour du plan Technopôle.
Nous pouvons faire une totale confiance aux animateurs de la Fondation et à son président, M. Desmarescaux, notamment pour que ces mises en réseau intègrent la composante internationale, l'Europe, les Etats-Unis et le Japon. Par contre, ce soir, je voudrais aborder avec vous le sens que nous devons donner à nos décisions en la matière.
Nous avons une responsabilité majeure sur ce dossier : faire en sorte que cette manifestation prestigieuse, dans le domaine des sciences du vivant, éminemment primordial, ne se limite pas à une manifestation élitiste. L'implication forte de l'Organisation Mondiale de la Santé, l'ouverture aux ONG et aux autres représentants de la société civile, doivent nous permettre de faire en sorte que cette manifestation s'ouvre au public et que le public sente que ses préoccupations sont bien prises en compte.
Je ne prendrai qu'un exemple, celui de la sécurité alimentaire. L'enjeu est à la fois économique et de santé publique. Ainsi, sur les organismes génétiquement modifiés, à l'ordre du jour de la Conférence, il est clair que les consommateurs exigent d'être avertis de leur présence. D'où, bien sûr, l'intérêt du développement de techniques de plus en plus sensibles, en particulier l'analyse isotopique et la biologie molléculaire.
D'autres exemples, dans d'autres domaines, peuvent être cités. Nous souhaitons aussi que, non seulement la communication, sur ce sujet, soit considérée comme un enjeu majeur, mais aussi l'ouverture aux publics, aux associations de consommateurs, à tous ceux qui, individuellement et collectivement, s'interrogent. Le Comité de pilotage, proposé dans la convention, me paraît être une solution, encore faut-il que sa composition, son fonctionnement, soient à la hauteur des enjeux.
Je souhaite donc, Monsieur le Maire, que nous ayons une véritable réflexion sur ce sujet, cela pourrait être discuté, bien évidemment, en Conseil d'Adjoints ou dans d'autres structures.
M. LE MAIRE : Merci Monsieur Forien, je prends bonne note de ce que vous venez de dire sur le Comité de pilotage.
M. SOULIER André, Adjoint : Quelques mots, simplement, pour rappeler que nous en sommes à la seconde édition et que nous espérons qu'elle sera encore plus féconde que la première, mais il semble bien, comme vous aimez le dire Monsieur le Maire, que le "take off", le décollage est réussi puisque cette seconde édition devrait nous permettre de rassembler d'avantage de monde et de n'être pas en concurrence, comme ce fut le cas la dernière fois, avec les Etats-Unis.
Une fois que j'ai dit cela, je crois que l'essentiel est ailleurs. Il y a quelques régions dans le monde, peu nombreuses qui, actuellement, sont comme la Silicon Valley pour l'informatique, en pointe dans ce domaine, il s'agit de la région de Boston, de la Caroline du Nord et de San Diego. Comme vous le savez, nous avons pris des contacts avec la région de San Diego et les entreprises qui s'y développent auprès de Scrips Institute par exemple ou du Salk Institute. Je peux dire que nous étions allés en Californie sous le regard un peu perplexe des Américains et du Maire de San Diego qui, comme vous le savez, Monsieur le Maire, est désormais demandeur, ou demanderesse -je ne sais plus comment il faut dire puisqu'il s'agit d'une femme- d'une visite à Lyon. Celle-ci pourrait avoir lieu au mois d'octobre et nous enchaînerions avec quelques contacts industriels supplémentaires.
Bref, ceci pour dire que cette affaire de Biovision doit nous permettre -non seulement, à nous Lyonnais, mais également aux Grenoblois- parce qu'ici nous possédons des entreprises de biotechnologie de qualité mondiale et que Grenoble est en Europe le premier centre des industries du numérique et alors encore que, pardon de le rappeler, nous sommes en Rhône-Alpes la première région électro-nucléaire du monde, donc que nous possédons, ici, les outils du nucléaire au service des biotechnologies et du numérique, de prévoir un développement économique tout à fait accéléré dans ce secteur d'activités.
Donc, Biovision devrait, comme un accélérateur de particules, jouer son rôle en 2001 et nous l'espérons en 2003 et en 2005 bien entendu. Voilà ce que je voulais vous dire sur l'état de nos contacts.
M. DUBERNARD Jean-Michel, Adjoint : Je remarque que toutes les interventions ont souligné l'importance du Forum Biovision pour l'image internationale et j'ai envie de dire, aussi, pour l'efficacité internationale de Lyon. Il est indispensable de rappeler que si Biovision peut se tenir à Lyon, c'est parce qu'il existe sur le plan historique des bases très solides, aussi bien, au niveau de l'Université que de la recherche publique, dans ce qui se fait dans le domaine du CNRS ou de l'INSERM, de la recherche privée ou de l'industrie privée qui a suscité le développement, de ce qui se passe dans la recherche publique et à l'université.
Au delà de l'impressionnante liste d'orateurs, au delà de la qualité du Comité scientifique, il est clair comme le soulignait M. Moulinier, que toute une série de réunions parallèles, à côté du programme officiel, permettent des rencontres enrichissantes. S'agit-il d'un "Davos" ? On a souvent dit que c'était le "Davos" de la biologie, pourquoi pas ! Mais il faut absolument, et c'est sur les rails, que ce "Davos" de la biologie que l'on appellera Lyon, devienne pérenne, je crois que ce sera une des marques les plus fortes de votre mandat.
M. LE MAIRE : Merci Monsieur Dubernard. Ce qui est important dans cette affaire c'est que Lyon a besoin de renouveler ses structures d'activité.
Lyon est une ville qui, au point de vue des structures, est fin XIXe, début du XXe. Puis il y a eu, par l'effort public, l'implantation de l'énergie nucléaire. Mais, aujourd'hui, dans la société moderne d'information, il y a deux branches essentielles : la biotechnologie et le numérique. Lyon est tout à fait justifiée pour développer cette branche relative à la biotechnologie. Le numérique, c'est Grenoble qui est qualifiée pour le faire.
Nous avons pensé que, dans la perspective du XXIe siècle, c'est l'accord entre les deux villes, avec partage des responsabilités, qui devrait aider la restructuration des tissus industriels ou des tissus de service, à Lyon, comme à Grenoble.
Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées.