EXTRAITS DES DEBATS DE LA SEANCE DU 18/09/2000

(Retour au sommaire de la séance du 18/09/2000)

(Voir délibération)

2000-5697 - Direction Générale des Services Techniques - Direction Grands Travaux - Aménagement de la partie Nord de la Cité Internationale de Lyon - Acceptation du programme - Dossier n° 06.087.0541 (Direction Administrative des Travaux et Marchés) (BMO du 10/09/2000, p. 1605)

M. LE MAIRE : Nous allons passer au dossier relatif à la Cité Internationale. C'est certainement le dossier le plus important de ce Conseil et il concerne un très grand équipement de la Ville de Lyon.

M. BIDEAU Alain, rapporteur : Monsieur le Maire, mes chers Collègues, lors de la séance du 25 avril 2000, le Conseil municipal a accepté le projet de l'équipe Renzo Piano suite à des marchés de définition.

Dans cette délibération, l'estimation du coût avait été fixé dans une fourchette de 800 millions de francs à 1 milliard de francs.

La mise au point de ce programme proposé aujourd'hui, je voudrais le rappeler, Monsieur le Maire, résulte d'un travail très important réalisé par les Services techniques de la Ville. Je voudrais remercier publiquement M. Aureau et l'ensemble du personnel de la SEM de la Cité Internationale et vos Adjoints qui ont consacré de nombreuses heures à ce projet : Henry Chabert, Président de la SEM, Dominique Nachury, André Soulier, Jacques Moulinier.

Que pouvons-nous dire, aujourd'hui. D'abord que l'extension du Palais des Congrès va bien comprendre une salle de 3.000 places qui facilitera l'alternance et qui répondra à deux besoins :

- d'abord l'organisation de congrès,

- et aussi des installations appropriées pouvant accueillir des spectacles avec des équipements scénographiques de qualité.

La conception de la salle elle-même et, je crois qu'il faut le rappeler ici, doit permettre, dans la même journée, le déroulement d'un congrès et la tenue d'un spectacle en soirée.

Il est prévu des surfaces d'expositions et de commissions très importantes. Il suffit de relire le rapport de M. le Maire pour voir que ces surfaces, par exemple uniquement pour les salles annexes, seront de 7.900 m² dont 4.600 m² d'expositions, 1.750 m² de foyer et d'autres sont prévues.

Il est également prévu ce que l'on appelle maintenant un espace diplomatique de haut de gamme qui sera associé aux autres équipements construits ou à construire.

On ne parle plus aujourd'hui de CCID mais d'un espace diplomatique, Monsieur le Maire, répondant à nos besoins. Il suffit de voir la Conférence sur l'effet de serre que nous venons d'accueillir.

Un nouveau parc, puisque l'on peut souligner que l'on devrait dire le projet Renzo Piano et Corajoud, puisque grâce au projet Corajoud nous aurons un nouveau parc qui assurera le prolongement du Parc de la Tête d'Or jusqu'au Rhône.

Un parking de 1.400 places : dans la première délibération qui avait été soumise, Monsieur le Maire, la capacité prévue initialement était de 700 places. Aujourd'hui il est prévu de la porter à 1.400 places et nous savons, d'ores et déjà, que des parkings supplémentaires avec des opérateurs privés sont également en projet et permettront d'atteindre un potentiel jugé nécessaire de 4.000 places.

La réalisation de ces projets fera l'objet, le moment venu, de transferts de compétences appropriés.

Nous avons également une place publique en lien direct avec le parc de la Tête d'Or et le lieu multi-cultuel qui apparaissait important, est également compris dans le cadre de cette délibération.

La capacité des parkings, je crois, est le fruit d'une réflexion qui a porté, non seulement, sur la nécessité d'avoir cette capacité, mais aussi sur une question importante : la gestion de flux d'entrées et de sorties de trois véhicules lorsqu'il y aura concomitance de manifestations, c'est-à-dire à la fois des expositions, des congrès, un spectacle, tout en sachant que les salles de cinéma et le casino amènent un certain nombre de véhicules et lors de journées exceptionnelles le site pourra accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Le coût de l'opération est maintenant fixé, Monsieur le Maire, d'une façon très précise à 924.000.000 de francs soit 162.000.000 de francs pour le parking de 1.400 places, 72.000.000 de francs pour les espaces publics et le lieu multi-cultuel, 681.000.000 de francs pour l'extension du Palais des congrès, 8.000.000 de francs de préfinancement de la paroi moulée.

L'échéancier et l'inscription aux budgets successifs est le suivant, Monsieur le Maire et chers Collègues :

- 12.000.000 de francs pour l'an 2000

- 31.500.000 F pour l'an 2001

- 78.000.000 de francs pour l'an 2002

- 385.000.000 de francs pour l'an 2003

- 370.000.000 de francs pour l'an 2004

- 47.500.000 F pour l'an 2005.

Avis favorable de la Commission pour ce rapport très important Monsieur le Maire.

M. DUBERNARD Jean-Michel, Adjoint : Monsieur le Maire, je ne reviendrai pas sur l'importance pour la Ville de cet outil, de cet équipement qui lui permettra d'atteindre une autre dimension indispensable si nous voulons rester ambitieux pour son avenir.

Mais c'est l'Adjoint aux Finances qui interviendra en attirant l'attention de ses Collègues sur l'importance des dépenses engagées, M. Bideau vient de les citer, soit un total de 924.000.000 de francs.

Quant à moi, je voudrais attirer votre attention sur une phrase du rapport, dans le troisième paragraphe avant la fin que je lis "des négociations sont engagées avec la Communauté urbaine de Lyon afin que celle-ci se substitue à la Ville pour cette réalisation dont l'intérêt communautaire est incontestable. La décision de principe a été prise. Si elle est confirmée elle fera l'objet d'une délibération ultérieure".

Je voudrais insister, Monsieur le Maire, sur l'absolue nécessité, pour l'avenir financier de notre Ville, que cette décision de principe soit confirmée le plus rapidement possible.

M. JACOT Jacques-Henri : Monsieur le Maire, chers Collègues, nous ne voulons pas rouvrir, à propos de ce rapport, un débat général sur la Cité internationale que nous avons déjà eu à plusieurs reprises dans cette enceinte.

Vous connaissez la position réservée de notre Groupe sur les relations entre la Ville et la SPAICIL après que cette dernière se soit dégagée de ses obligations et notre position réservée aussi sur le contenu de l'aménagement des zones centrale et aval de la Cité Internationale, faisant, à notre avis, une part insuffisante aux logements intermédiaires, voire sociaux et aux équipements publics de proximité.

Cela justifiera d'ailleurs notre désapprobation du rapport n° 5669 et notre abstention sur le rapport n° 5668 qui sont examinés parallèlement.

Pour la partie Nord qui fait l'objet du rapport en cours de discussion, maintenant, nous avons, par contre, toujours été favorables à son achèvement y compris avec une salle de 3.000 places et avec un espace diplomatique. A ce propos il nous paraît en effet utile d'en prévoir la réalisation, quand bien même nous n'avons pas, actuellement, l'accord de l'Etat pour qu'il s'agisse d'un centre officiel, en quelque sorte et national de Conférences internationales et diplomatiques. La tenue récente de la Conférence de l'ONU sur l'effet de serre en a encore montré l'utilité, au moins, d'un tel projet potentiel sinon de la conférence elle-même dont les résultats, on le sait, sont passablement décevants.

Considérer cependant qu'une telle évolution permettra, je cite le rapport : "des économie substantielles" nous paraît, toutefois, soulever un autre problème car c'est là, peut-être, où le bat blesse, dans le projet qui nous est présenté d'une part, le montant total, on l'a déjà dit, mais cela avait déjà été évoqué, effectivement, vu son montant depuis le premier budget prévisionnel, va aujourd'hui s'accroître. Nous voudrions avoir confirmation que cette tendance s'arrêtera là, même si des modifications ont été apportées.

D'autre part, et ce point a été soulevé plusieurs fois dans notre enceinte, l'investissement est évalué mais rien n'est dit des frais de fonctionnement qu'entraînera effectivement ce dispositif.

Donc j'aimerais, là aussi, des précisions.

Enfin nous constatons que le paiement en est effectivement reporté en quasi-totalité au prochain mandat au même titre faut-il le rappeler que les 180.000.000 de francs du rachat de l'actuel Palais des congrès.

Je sais bien que le rapport et, Jean-Michel Dubernard vient de le rappeler à l'instant, prévoit effectivement qu'un tel équipement devrait relever de l'intérêt communautaire. Cela va de soi mais vous conviendrez, peut-être, que de décider d'une telle dépense en indiquant qu'elle sera en quelque sorte honorée en un autre temps et en un autre lieu, peut apparaître tout de même rapide.

Cela étant, notre vote, sur ce dossier, dépendra des informations et des engagements que vous voudrez bien, Monsieur le Maire, nous donner sur ce point, tout de même décisif, du financement et de son échéancier.

M. LE MAIRE : Monsieur Jacot, je vous rappelle que sur un équipement de ce genre, on traverse des limites temporelles. J'ai, personnellement, à mon arrivée, ici, supporté suffisamment de dépenses, sans protester parce que j'étais d'accord sur celles-ci pour que je sois sûr que mes successeurs sauront honorer les dépenses que nous avons engagées. Nous ne les avons pas engagées pour notre plaisir ou notre fantaisie. Voilà ma première remarque. Ma deuxième remarque c'est que dans des opérations de ce genre, il ne faut pas être étriqué. Toutes les fois qu'on l'est, on paie plus cher après.

M. CHABERT Henry, Adjoint : Je retire mon temps de parole. J'interviendrai en fin de discussion pour apporter, éventuellement, des réponses.

M. SOULIER André, Adjoint : Enfin ! Non pas que je sois heureux de prendre la parole, mais enfin ! nous y sommes !

(Rires.)

Je n'aurai pas la cruauté de retrouver, au cours des quinze dernières années, les interventions sur ce type de dossier des uns ou des autres. Nous y sommes. Et il est surprenant d'entendre déclarer M. Jacot, que l'on va "refiler le bébé" à d'autres ! Croyez-moi, nous allons "l'élever ce bébé". Ce n'est pas vous qui allez le faire ! Mais si par extraordinaire c'est vous, alors il serait bon, tout de même, d'avoir à l'esprit, plutôt que de tenir des discours constamment sur la continuité républicaine, que l'on doit toujours tenir les engagements qui ont été pris par une Assemblée. C'est cela la République aussi !

Laissons, cependant, de côté ce genre de querelle, pour dire que nous avions besoin de cet équipement. Une convention internationale vient de s'achever, je l'ai dit au Maire hier soir, par conséquent, la confidence peut en être faite au Conseil municipal. Nous n'avons pas à dire, ici, que les résultats de la convention Climat sont plus ou moins bons. On sait ce qu'il en est des réunions internationales et on verra à La Haye et dans les autres réunions qui se dérouleront ensuite. Mais ce qui est sûr, en revanche, c'est que vendredi, lors de la clôture, les participants et surtout les responsables, comme M. Cutajar et les autres membres de l'Exécutif, ont tenu à dire à quel point ils étaient reconnaissants à la Ville et à la Communauté urbaine, bien entendu, de la manière dont ils avaient été reçus. Ils ont dit ce qu'ils pensaient de notre Ville et nous serions bien aise d'entendre un peu plus ce qu'ils disent, cela éviterait quelques discours parfois un peu grincheux. Ils ont précisé, surtout, qu'une autre convention importante de l'ONU sera organisée au cours de l'année 2001. Ils souhaitaient savoir si Lyon pourrait, une nouvelle fois, répondre favorablement à son organisation. La réaction de Jean-Michel Dubernard sera de répondre : "combien" ?

(Rires.)

On en reparlera, mais en tout cas, voilà l'Organisation des Nations Unies, je vois que la complicité du Secrétaire général Adjoint, chargé des finances, M. Ruiz, est totale.

(Rires.)

Ne soyez pas abattu Monsieur Ruiz ! C'est vrai qu'une convention internationale de cette qualité qui, le soir même de sa clôture, vient dire : "nous avons été heureux ici pendant dix jours à Lyon et nous souhaitons y revenir" est tout de même un témoignage de satisfaction qui doit être versé dans un débat de ce genre.

Pour le reste, Monsieur Jacot vous savez quelle considération j'ai pour vous, mais il a dû vous échapper, au cours des précédents débats, ce que nous avons décidé en ce qui concerne le Centre de Conventions Internationales. Le fonctionnement est pris en charge par le concessionnaire, nous avons concédé cet ouvrage et nous avons dit qu'en 2004 celui qui, aujourd'hui, ou plus exactement le 1er janvier 2001, prendra en charge le Palais des Congrès, prendra en charge également le reste de la convention et que trois ans plus tard, le Conseil municipal verra, s'il conviendra de renouveler cette concession au même ou à un autre puisqu'il faudra recourir à un nouvel appel. C'est lui qui va prendre le risque et c'est une bonne chose de dire qu'au moins, ce que d'autres appellent la privatisation et qui dans le droit public s'appelle la concession, aura un effet bénéfique pour les contribuables de Lyon.

M. JACOT Jacques-Henri : Je voudrais ajouter une phrase tout à fait simple. Vous m'avez, Monsieur le Maire, répondu avec toute la sérénité nécessaire. M. Soulier a été un peu plus, je ne dirai pas agressif, mais impulsif à mon égard. Je voudrais tout de même préciser qu'en ce qui concerne les frais de fonctionnement, je crois avoir compris le principe de la concession, mais il n'empêche que nous serons propriétaires du bâtiment lui-même et que tout son entretien sera bien de la compétence du propriétaire et l'équilibre n'existera pas, je reste donc sur ma position.

Dernier point, Monsieur le Maire, vous avez bien voulu me répondre et j'y souscris, sur l'enchaînement temporel. M. Dubernard a parlé aussi de la Communauté urbaine, peut-on avoir des précisions complémentaires ou en restons-nous là sur l'information au niveau de la Communauté urbaine ?

M. LE MAIRE : Monsieur Jacot, nous allons regarder tout cela, car nous avons encore quelques mois pour les discussions avec la Communauté urbaine. Je voudrais vous dire : on trouve toujours l'argent et je vais vous en donner deux exemples au plan national.

M. Mitterand décide la Pyramide de Peï. Vous avez lu toute la "presse réactionnaire", bien pensante, mais dans la presse "mal pensante" il y avait aussi quelques observations particulièrement "gratinées".

M. Mitterand décide la Grande Bibliothèque, alors là, effondrement, abomination de la désolation ! Tout cela s'est fait ! En avez-vous entendu parler aujourd'hui ? Voilà pourquoi lorsqu'il y a une chose importante, je crois qu'il faut la faire et tous les responsables trouveront les moyens pour mener l'opération à bon terme. Vous trouviez même au début de ce mandat que je n'étais pas du tout dépensier, vous allez dire que, grâce à votre enseignement, j'ai pu le devenir, ce qui est un progrès !

(Rires.)

En fait, je suis loin d'être dépensier et tout a été minutieusement pesé.

M. CHABERT Henry, Adjoint : Je crois que l'essentiel a été dit. Ce serait répéter beaucoup de choses qui ont été déjà énoncées au cours des derniers Conseils municipaux, que de revenir sur le sujet. Je voudrais simplement, à mon tour, remercier ceux qui ont contribué à faire sortir ce projet, ce qui n'était pas évident, car l'année 1999 et le début de l'année 2000 ont permis à la SEM Cité Internationale de se modifier. Elle est devenue une SEM d'aménagement pour répondre aux contraintes soulevées par la Préfecture, en particulier le contrôle de légalité. Nous avons opéré cette transformation avec l'appui de tous les membres du Conseil d'administration, je tiens ici à les en remercier ainsi que les services de la Ville et de la Communauté urbaine car c'est une opération complexe d'urbanisme dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par la Communauté urbaine mais dont l'équipement est piloté par la Ville et c'est l'objet de la délibération de ce soir.

Pour répondre à la question de M. Jacot, de manière plus concrète, il y a déjà eu plusieurs réunions de Bureau sur ce sujet et la Communauté urbaine a donné son accord pour prendre la suite de l'opération, sachant que l'apport de la Ville sera l'actuel Palais des Congrès, l'investissement total étant réalisé, par ailleurs, ou devant l'être en tout cas, sous réserve de l'approbation du Conseil de Communauté urbaine. C'est la répartition qui avait été admise par les différents membres du Bureau de la Communauté urbaine.

Pour ce qui est des frais de fonctionnement, des estimations ont déjà été faites. On peut supposer que si l'ensemble de la salle 3000 et des salles d'expositions est occupé de l'ordre de 60 jours/an, alors on couvre ce que l'on appelle le petit équilibre, c'est-à-dire hors investissement. Je tiens à le préciser et les chiffres le démontrent pour l'ensemble des Palais des Congrès existants en France. Aucun d'entre eux n'assure, au delà du petit équilibre, la couverture par les recettes des charges. On peut même dire qu'en dehors de la Porte Maillot, tous les Centres de Congrès sont en déséquilibre et nécessitent des subventions, le Centre de Congrès de Lyon étant le seul à réaliser, à ce jour, au delà du petit équilibre, un minimum de recettes mais qui ne couvrent pas le montant des investissements et des amortissements, c'est clair.

Voilà à peu près l'estimation. On tient à votre disposition ces chiffres qui ont d'ailleurs été fournis -je parle sous leur contrôle- aux différents membres du Conseil d'administration. Ils sont naturellement estimatifs car il est difficile aujourd'hui d'aller au delà d'une estimation très large.

Je voudrais préciser, Monsieur le Maire, si vous en êtes d'accord, naturellement, que le Conseil d'administration a souhaité qu'une exposition ait lieu pour que les Lyonnais puissent avoir désormais connaissance de ce que devient ce projet de la salle 3000 mais au delà dudit projet, comme l'a souligné M. Bideau, l'ensemble du projet d'achèvement de la Cité Internationale avec ses aspects à la fois de domaine public, d'équipements complémentaires, et également, publics et privés sera présenté dans le cadre de la SEM, très prochainement.

M. LE MAIRE : Mes chers Collègues, permettez-moi, à l'occasion, à la fois, du vote sur le troisième protocole à engager entre la Ville de Lyon et la SPAICIL et d'autre part, l'approbation du programme de construction de la partie Nord de la Cité Internationale de Lyon, de marquer devant vous qu'il s'agit d'une étape très importante dans la réalisation de ce projet majeur de l'agglomération qu'est la Cité Internationale.

Aujourd'hui, nous arrivons, incontestablement, au terme de décisions essentielles qui achèvent un processus que la Ville a engagé dès 1985 lorsqu'il s'agissait d'arrêter l'avenir du Palais de la Foire et de sa réhabilitation.

Je me félicite de constater, qu'aujourd'hui, au terme de nombreuses collaborations, nous puissions conclure, ensemble, sur un constat partagé, que cette Cité est dès à présent, considérée comme une réussite exceptionnelle de notre Ville et de notre agglomération tant les parties que M. Renzo Piano et M. Corajoud ont progressivement développé, suscitent le consensus de tous les visiteurs qui découvrent ce site.

Comme je l'ai dit, tout à l'heure, c'est en 1985 sous le mandat de M. Collomb, que la décision a été prise de construire la Cité Internationale. C'est en 1989, sous le mandat de M. Noir, que la Ville et la Communauté urbaine ont défini le plan de composition urbaine qui prévoyait la reconstruction totale du site et en 1990, le groupe SARI a été retenu et a jeté les bases d'un partenariat avec nos collectivités pour participer à l'aménagement et à la construction de l'opération. En 1991, une première convention foncière a été signée entre la Ville et la SPAICIL qui s'était, entre temps, substituée à la SARI pour définir les conditions de cession des terrains de la Ville sous forme de baux à construire à venir. Enfin, en mai 1992, la Communauté urbaine signait une convention d'aménagement avec la SPAICIL pour cette ZAC.

C'est ainsi que, depuis lors, jusqu'en 1998, se réalisent successivement : le Palais des Congrès, deux plots de bureaux, le multiplex Ciné-Cité. Parallèlement, la Ville réalise en 1994-1995 le Musée d'Art Contemporain et, enfin, en 1995, elle délègue la réalisation du Casino pour accompagner l'édification de l'hôtel Hilton ce qui relance le développement de la Cité Internationale.

Vous vous souvenez de l'ampleur du succès d'estime, mais aussi le succès commercial qu'a très rapidement connu le Palais des Congrès de Lyon, en juillet 1998. Je vous ai alors proposé que nous amplifiions, encore, cette nouvelle réalité de Lyon en imaginant de la doter, dorénavant, d'un équipement de congrès qui pourrait accueillir des manifestations de très grande ampleur. De ce fait, nous avons pris la décision de commencer par racheter à la Spaicil l'actuel Palais des Congrès et de l'associer, à terme, à ce nouveau projet. Je vous rappelle que nous l'avons acheté pour un montant de 191 millions de francs HT, soit 260 millions de francs TTC, soit également la moitié de son prix de revient, comme cela avait été défini si la Spaicil se retirait, comme elle en avait le droit, de l'opération. Vous avez alors accepté, d'une façon presque unanime, que la Ville s'engage à réaliser une extension du Palais des Congrès en le dotant, en particulier, d'une salle plénière de 3.000 places.

Dans le même temps, l'Etat nous témoignait son intérêt pour y adjoindre un Centre de conférences international et diplomatique. Aux termes d'études de très grande qualité que la Ville a demandé à quatre architectes de notoriété internationale, c'est finalement, de nouveau, M. Renzo Piano, que nous avons décidé de retenir au mois d'avril, de cette année pour conduire l'aménagement de l'ensemble du Nord de la Cité internationale. J'ai rappelé tout cela, mes chers Collègues, pour vous dire que nous achevons une période intense de travail qui, dans un nouveau contexte de maîtrise d'ouvrage, dispose, dorénavant, de tous les engagements nécessaires pour conduire, à bonne fin, la réalisation de l'ensemble de l'opération. Il ne reste plus, dorénavant, qu'à choisir les promoteurs de deux immeubles de logement, de deux immeubles de bureaux et d'un hôtel de catégorie internationale pour achever l'ensemble de la Cité internationale. Je peux vous dire que, tout au long de ces dernières semaines, je n'ai cessé d'entendre, à Lyon, notamment de la part des étrangers, l'aspiration à ce qu'un nouvel hôtel soit construit, mais un hôtel de qualité, pas un deux, ni trois étoiles.

Ceci est d'ailleurs en cours, sous la responsabilité de la SEM de la Cité internationale qui, M. Chabert l'a rappelé, est devenue SEM d'aménagement. A cet égard, mon cher Collègue, je voudrais souligner le rôle décisif que, depuis plusieurs années, M. Chabert a joué pour ce projet de Cité internationale et je le remercie tout particulièrement du concours qu'il m'a apporté dans la dernière phase qui relevait de ma responsabilité. Je remercie aussi tous les Adjoints concernés et les services de la Ville de Lyon.

On vous a dit qu'en ce qui concerne le Centre de conférences international et diplomatique, tel qu'il avait été défini, au début, par l'Etat, il serait remplacé par un Centre de conférences international. Il nous est apparu souhaitable d'en retenir l'esprit général en concevant un équipement dédié à l'organisation de rencontres ayant des exigences protocolaires spécifiques, comme nous le vivons souvent, depuis que Lyon a démontré sa capacité à conduire des manifestations comme le sommet du G 7, les réunions de la CNUCED ou de l'ONU. La conception de cet équipement lui permettra d'être exploité soit de façon autonome, soit en relation étroite avec le Palais des Congrès, soit, enfin, en relation avec le nouvel équipement hôtelier qui prendra place dans cette partie de l'opération.

Mes chers Collègues, en approuvant le programme de construction du Nord de la Cité internationale, nous doterons notre collectivité d'un Palais des Congrès de très grande ampleur, auquel s'adjoindront tous les équipements conformes aux exigences les plus récentes en matière d'organisation de grandes manifestations professionnelles de niveau international. Ainsi, je constate que l'ensemble des investissements qui seront réalisés sur le site de la Cité internationale aura mobilisé près de 3 milliards de francs d'investissement, parmi lesquels nos collectivités auront engagé, pour notre projet final du Palais des Congrès, pour le Musée d'Art Contemporain, pour divers équipements publics, la somme de 963 millions de francs HT, soit 1 milliard 186 millions de francs TTC. A ceci, s'ajoutera l'ensemble des équipements publics réalisés en contrepartie du loyer de 123 millions de francs consenti à la SPAICIL.

Mes chers Collègues, je me réjouis que nous puissions, aujourd'hui, conclure les grandes décisions opérationnelles qui auront jalonné la vie de ce projet engagé il y a 15 ans déjà, et qui est surtout un exemple de continuité réalisé à travers trois équipes municipales successives. Notre équipe, pour sa part, a apporté, depuis 1995, une contribution majeure au succès de ce projet. Je pense que nous pouvons tous en être fiers.

Je mets aux voix les conclusions de mon rapport. Il n'y a pas d'opposition ? Elles sont adoptées.

(Le Groupe Lyon Fait Front s'est abstenu.)